Le Tribunal administratif fédéral (TAF) donne raison aux opposants à la centrale nucléaire de Mühleberg (BE) et restreint l'autorisation d'exploitation du site à la fin du premier semestre 2013 au plus tard. La cour annule ainsi le feu vert illimité du Département fédéral de l'environnement et de l'énergie (DETEC).
Sécurité pas assurée
Des impératifs d'ordre sécuritaire imposent une limitation de l'autorisation d'exploitation, explique le TAF, dont le verdict peut encore faire l'objet d'un ultime recours au Tribunal fédéral (TF). L'état du manteau du réacteur, l'évaluation non concluante de la sécurité en cas de tremblement de terre et l'absence de moyens de refroidissement indépendants de l'Aar, imposent cette mesure, souligne le TAF.
En ce qui concerne le manteau du réacteur, qui présente des fissures, il ne fait selon lui aucun doute qu'il devra être consolidé. Les expertises qui ont été effectuées à ce jour ne laissent pas planer le doute à ce sujet. Des investissements considérables devront être consentis par la société FMB BKW Energie SA.
Le risque lié à un tremblement de terre ne touche pas que la centrale elle-même. Il est aussi lié à une rupture du barrage de Wohlen, situé en amont, et aux dangers d'une inondation consécutive à une telle catastrophe.
Lourds investissements nécessaires
Pour pouvoir exploiter la centrale de Mühleberg au-delà du premier semestre 2013, la société FMB BKW Energie SA devra déposer auprès du DETEC une demande assortie d'un concept d'entretien complet, indique le TAF. Ce document devra expliquer comment et moyennant quels investissements il sera remédié aux défauts.
Les FMB devront aussi préciser combien de temps elles comptent maintenir la centrale en exploitation. Il sera tenu compte aussi bien du besoin des FMB en termes de garantie des investissements que de l'intérêt général à la sécurité du droit.
ats/dk
Un centrale vieille de 40 ans
La décision du Tribunal administratif fédéral (TAF) tombe quarante après le démarrage de la centrale atomique de Mühleberg, qui est en fonction depuis 1972.
A l'origine, l'autorisation d'exploitation avait été limitée au 31 décembre 2012.
Le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication avait abrogé cette limitation temporelle le 17 décembre 2009.
Il avait estimé que la sécurité était suffisamment assurée via l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN).