Réagissant sur les ondes de la RTS à la décision du Tribunal fédéral administratif (TAF) de ne pas autoriser l'exploitation de la centrale nucléaire de Mühleberg au-delà de 2013, Philippe Virdis, le directeur du Groupe E - qui a des parts dans l'installation bernoise - s'est dit inquiet de subir un manque d'approvisionnement électrique.
Selon lui, le quart de l'énergie utilisée annuellement en Suisse romande disparaîtrait. Il estime en outre que le pays ne dispose pas des ressources nécessaires pour combler ce manque et que même l'importation pourrait se révéler insuffisante.
Vers un canton dénucléarisé
Le gouvernement bernois a annoncé qu'il poursuivra sa politique énergétique qui repose sur les énergies renouvelables et l'efficience énergétique. L'exécutif à majorité rose-verte avait décidé en 2006 de sortir du nucléaire.
Dans l'immédiat, le canton va se pencher sur la stratégie des Forces motrices bernoises FMB Energie SA. Le Conseil d'Etat veut également connaître les répercussions financières d'un éventuel arrêt définitif de la centrale de Mühleberg sur le canton, actionnaire majoritaire des FMB.
L'IFSN se défend
Le verdict du Tribunal administratif fédéral (TAF) "n'est pas une décision contre l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN)", estime Hans Wanner, le directeur de l'IFSN. Toutes les exigences de sécurité citées par le TAF ont déjà été transmises aux responsables du groupe d'électricité BKW FMB Energie qui exploite la centrale de Mühleberg. En outre avec des délais bien plus courts, a-t-il souligné.
Ces exigences concernent la sécurité du manteau du réacteur, lequel présente des fissures. Elle touchent aussi aux moyens de refroidissement, ainsi qu'à la sécurité en cas de tremblement de terre. Pour Hans Wanner, la centrale nucléaire de Mühleberg répond aux exigences légales de sécurité.
Le directeur de l'IFSN ne s'est pas prononcé sur la question de savoir si les FMB vont consentir aux investissements considérables exigés par le TAF pour améliorer la sécurité de la centrale de Mühleberg. Hans Wanner a confirmé que le remplacement du manteau du réacteur allait coûter de 300 à 400 millions de francs.
vkiss avec ats