Malgré l'adhésion de toute la Suisse romande, la loi sur le prix unique du livre est finalement balayée par 56,1% des Suisse. Le Jura est le champion du oui avec 71% devant Genève (66%), Neuchâtel (à 63%), Vaud (60%), le Valais (58%) et Fribourg (57%).
Si tous les Romands ont dit oui, la totalité des cantons alémaniques ainsi que le Tessin, dont Berne (58%) ont eux refusé l'objet, avec en tête Uri (73%) et Schwyz (71%). Au final, 1,224 million de votants ont glissé un non dans l'urne contre 966'500.
Le refus du prix unique ne doit pas être interprété comme un vote contre le livre en tant que bien culturel, a déclaré le ministre de l'Economie Johann Schneider-Ammann. Et de juger que le livre sera mieux promu dans un marché libre.
Un référendum contre le projet de loi fédérale
Après sept ans de pérégrinations aux chambres fédérales, le projet de loi pour une réglementation du prix du livre avait été adopté en mars 2011. Mais il a ensuite été visé par un référendum, raison pour laquelle le peuple a dû trancher sur cet objet.
Cette loi prévoyait que les éditeurs ou les diffuseurs fixent le prix et tolèrent un rabais de 5%, avec une possibilité d'intervention de Monsieur Prix. A l'origine du référendum, le PLR était opposé à cette réglementation, tout comme l'UDC, les Vert'Libéraux et le PBD. Les socialistes, les Verts et le PDC recommandaient eux de voter "oui".
boi
LES REACTIONS
Union syndicale suisse
"C'est un jour noir pour le livre et même globalement pour la culture. La majorité a suivi les idéologues du marché qui aimeraient étendre le marché libre à tous les domaines de la vie et sans se préoccuper des conséquences."
Jaques Scherrer, secrétaire général de l'Association suisse des diffuseurs, éditeurs et libraires (ASDEL)
"La décision du peuple met en péril le réseau de la librairie et les auteurs suisses en feront les frais"
Economiesuisse
"Un prix réglementé aurait induit une distorsion de concurrence sur le marché et renchéri les livres en Suisse".
Philippe Nantermod, vice-président des jeunes PLR
"Le résultat romand démontre qu'en Suisse romande aussi il y a une volonté que ça change. La Commission de la concurrence va pouvoir agir."