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Revers pour le régime syrien avec la défection de plusieurs officiers

Les violences ont fait rage vendredi à Homs.
Les violences ont fait rage vendredi dans la province d'Idleb,
Alors que plusieurs officiers ont fait défection, le régime syrien a lancé vendredi une nouvelle offensive contre la province d'Idleb, tuant au moins 32 civils.

Au moins 32 civils ont été tués vendredi en Syrie, où les forces du régime ont lancé une offensive dans la province d'Idleb, dans le nord-ouest. Le pouvoir a par ailleurs subi un revers avec la défection de plusieurs officiers de haut rang, à la veille de l'arrivée de l'émissaire international Kofi Annan.

Parmi les 32 victimes civiles, 13 personnes ont été tuées dans l'assaut de la localité d'Aïn Larose, dans la province rebelle d'Idleb, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'armée a également attaqué quatre autres villages, Chaghourit, al-Laj, Hamimat et as-Sahn dans cette province, a précisé l'OSDH.

Les militants pro-démocratie craignent une nouvelle opération militaire de l'envergure de celle menée à Homs dans le quartier rebelle de Baba Amr. Ils s'inquiètent du nombre important de chars et de soldats dans le district de Jabal al-Zaouia. Celui-ci pourrait être pris pour cible car il compte "le plus grand nombre de déserteurs", a expliqué le président de l'OSDH Rami Adbel Rahmane.

Le régime a de son côté essuyé un revers avec la défection d'une dizaine d'officiers de haut rang, dont quatre généraux et deux colonels. Ceux-ci sont arrivés vendredi en Turquie, selon l'opposition syrienne.

Accès humanitaire discuté

Les Syriens ayant trouvé refuge en Turquie sont hébergés dans des camps à Hatay (sud) où sont aussi basés des membres de l'ASL qui a mené plusieurs opérations meurtrières contre l'armée syrienne. Au total 12'100 Syriens ont trouvé refuge depuis le début en mars 2011 de la révolte en Syrie, selon un dernier bilan officiel turc. La Turquie, qui a une longue frontière commune avec la Syrie, a rompu avec son ancien allié syrien du fait de la sanglante répression de la contestation.

La question de l'accès pour l'aide humanitaire faisait toujours l'objet d'âpres négociations vendredi entre l'ONU et Damas. Le régime s'est dit d'accord pour une "évaluation limitée", a indiqué Valerie Amos, secrétaire générale adjointe de l'ONU chargée des affaires humanitaires. La diplomate, s'exprimant devant la presse à Ankara en Turquie, a précisé avoir demandé un accès illimité aux zones les plus touchées. Mais Damas a demandé un délai avant de donner sa réponse.

agences/lan

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Soutien de la Russie à Damas

Sur le plan diplomatique, la Russie s'est opposée à un nouveau projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie. Moscou juge le document "déséquilibré". Le texte "exige" que le gouvernement syrien arrête "immédiatement" toutes les violences et "appelle" aussi l'opposition à "s'abstenir de toute violence" dans le cas où le gouvernement se plierait aux premières exigences.

Cette mise au point intervient alors qu'une réunion sur la Syrie est prévue samedi au Caire entre le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et ses homologues des pays de la Ligue arabe. Certains d'entre eux se sont montrés très critiques à l'égard de la position de Moscou. La Russie a déjà bloqué deux résolutions des Occidentaux condamnant la répression menée par le régime de Bachar al-Assad. Le bilan des violences se montait vendredi à près de 8500 victimes, selon l'OSDH.