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Le président syrien reste ferme face à l'émissaire Kofi Annan

Kofi Annan en face à face avec Bachar al-Assad
Kofi Annan en face à face avec Bachar al-Assad
Bachar al-Assad a campé sur ses positions samedi face à l'émissaire international Kofi Annan en visite en Syrie pour tenter de trouver une solution politique à la crise.

Le président syrien Bachar al-Assad est resté ferme samedi face à Kofi Annan, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe qu'il recevait à Damas. Il ne peut, à ses yeux, y avoir d'issue politique à la situation en Syrie tant que des bandes "terroristes" continueront de déstabiliser le pays.

"La Syrie est prête à faire réussir tout effort sincère pour trouver une solution" à la crise, a indiqué Bachar al-Assad en recevant à Damas Kofi Annan. L'ancien secrétaire général de l'ONU effectue sa première mission visant à obtenir un cessez-le-feu face aux craintes d'un conflit généralisé qui plongerait le pays dans la guerre civile.

Propositions d'Annan

Kofi Annan a de son côté fait part de sa "profonde préoccupation" à Bachar al-Assad à propos de la sanglante répression du mouvement de contestation, a indiqué l'ONU.

Il a également fait "plusieurs propositions" au président syrien pour mettre un terme aux violences, selon les Nations unies. Elles concernent "la fin de la violence, un accès pour l'aide humanitaire et le Comité international de la Croix-Rouge, la libération de prisonniers et l'amorce d'un dialogue politique qui ne laisse personne de côté". L'ONU n'a toutefois fourni aucun détail quant à ces propositions.

Kofi Annan et le président syrien auront une nouvelle rencontre dimanche, a encore indiqué l'ONU. L'émissaire international devait quitter Damas dimanche après aussi des rencontres avec des responsables gouvernementaux et de la société civile.

Samedi, il avait déjà rencontré Hassan Abdoulazim, dissident de longue date. Depuis le début de la révolte le 15 mars 2011, les autorités refusent de reconnaître l'ampleur de la contestation et assimilent l'opposition au régime à des "groupes terroristes" manipulés par l'étranger. L'opposition de son côté dit avoir pris les armes pour défendre les civils et rejeté tout dialogue avec Bachar al-Assad dont elle exige le départ.

Dans ce contexte, la mission de Kofi Annan ne s'annonce pas facile. D'autant plus que la communauté internationale reste divisée entre le bloc Moscou-Pékin qui soutient le régime, et l'Occident et les Arabes critiques de sa répression brutale.

agences/lan

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La ville d'Idleb assiégée

Malgré la présence de Kofi Annan, l'armée syrienne a pris d'assaut la ville rebelle d'Idleb samedi après l'avoir violemment bombardée.

Selon le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, "les transports de troupes sont entrés à Idleb alors que les bombardements et les combats" se poursuivaient entre soldats et rebelles qui tentaient de défendre leur cité.

Rami Abdel Rahmane a fait état d'au moins 15 civils tués, de dizaines de blessés et de 150 arrestations à Idleb, haut lieu de la contestation visé depuis l'aube par les "bombardements les plus violents depuis l'envoi de renforts" militaires en début de semaine.

Au moins 21 déserteurs et 19 soldats ont en outre été tués dans des combats dans la province d'Idleb, a-t-il ajouté. Les sept autres civils tués ont péri dans d'autres localités du pays.

La Ligue arabe et Moscou parlent d'une seule voix

Face à l'escalade, la Russie et les Arabes ont appelé à "la fin de la violence d'où qu'elle vienne", au terme d'une réunion conjointe au Caire, en présence du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Ils ont également refusé toute intervention étrangère, appelant à la mise en place d'"un mécanisme de supervision impartial" et à autoriser l'arrivée de l'aide humanitaire sans entraves, selon un communiqué commun lu par le ministre qatari des Affaires étrangères, Hamad ben Jassem Al-Thani.

Milliers de morts et de réfugiés

Les violences ont fait plus de 8500 morts, dont au moins 62 samedi.

Près de 30'000 Syriens sont réfugiés en Turquie, au Liban et en Jordanie.

Douze mille d'entre eux sont enregistrés dans les camps établis dans la province turque de Hatay (sud-ouest), dont 800 au cours de la semaine écoulée.