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Les risques à Fukushima étaient connus du gouvernement japonais

La centrale de Fukushima vue du ciel. [DigitalGlobe]
La correspondance du Japon de Georges Baumgartner / Forum / 5 min. / le 10 mars 2012
Un an jour pour jour après la catastrophe, des documents révèlent que le gouvernement japonais était au courant du risque de fusion nucléaire à la centrale de Fukushima après le tsunami, et qu'il n'a rien dit.

Un jour avant les commémorations du premier anniversaire des catastrophes meurtrières au Japon, des documents officiels indiquent que le gouvernement japonais était au courant du risque de fusion nucléaire à la centrale de Fukushima, mais n'en a pas informé le public.

Selon les documents publiés vendredi, un responsable explique aux ministres réunis que les circuits de refroidissement des réacteurs n'ont pu continuer à fonctionner que grâce à des batteries ayant une autonomie de seulement huit heures.

"Si la température dans le coeur du réacteur continue à monter au-delà de huit heures, il y a un risque de fusion" nucléaire, a affirmé ce responsable au cours de la première réunion, qui a commencé environ quatre heures après le séisme de magnitude 9 et le tsunami qui a provoqué la catastrophe nucléaire de la centrale de Fukushima Dai-ichi.

Manque de transparence

Ces révélations vont encore renforcer le sentiment répandu dans l'opinion publique japonaise que le gouvernement a manqué de transparence dans la gestion de la plus grave crise nucléaire depuis la catastrophe de Tchernobyl en 1986.

Le site de Fukushima Daiichi, situé à 220 kilomètres au nord-est de Tokyo, a rejeté des fumées et des particules radioactives après que ses circuits d'alimentation électrique eurent été noyés par le tsunami qui a ravagé la côte nord-est du Japon, faisant quelque 19'000 morts et disparus.

Des dizaines de milliers de personnes ont été forcées d'évacuer une zone de 20 kilomètres de rayon autour de la centrale accidentée.

Le gouvernement et l'opérateur du site, Tokyo Electric Power (Tepco), ont pendant des mois soutenu qu'il n'y avait pas eu de fusion à Fukushima, malgré des avertissements répétés émis par des experts indépendants. Il a fallu attendre la mi-mai pour qu'ils reconnaissent que trois des six réacteurs avaient subi une fusion partielle ou complète du combustible.

Le mois dernier, une commission d'enquête indépendante a révélé que le gouvernement avait élaboré des plans d'urgence pour évacuer la mégapole de Tokyo, dans le cas d'une explosion en chaîne des réacteurs. Ce scénario n'avait jamais été rendu public.

agences/lan

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