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L'Afghanistan tiraillé entre désir de procès ou de vengeance

Suite au massacre dimanche de 16 civils afghans par un soldat américain, les talibans jurent vengeance, tandis que le Parlement afghan demande un procès sur son territoire.

Les talibans ont juré lundi de venger le massacre de 16 civils afghans, dont des femmes et des enfants, perpétré la veille par un soldat américain dans le sud, un drame qui provoque une nouvelle crise dans les fragiles relations entre Washington et Kaboul.

Les rebelles, que Washington et ses alliés de l'Otan continuent à combattre tout en tentant de les amener à négocier la paix, y annoncent qu'ils "se vengeront" de "chacun des morts" tués par "les sauvages malades mentaux américains".

Le Parlement afghan veut un procès en Afghanistan

De son côté, le Parlement afghan a demandé lundi que les coupables américains du massacre soient jugés lors d'un procès public en Afghanistan. "Nous demandons fermement et nous attendons à ce que le gouvernement américain punisse les coupables et les juge lors d'un procès public devant le peuple afghan", déclare la chambre basse du Parlement dans un communiqué.

Dénonçant un massacre "brutal et inhumain", elle ajoute que "la population perd patience devant l'ignorance des forces étrangères".

afp/ats/hend

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Rappel des faits

Dimanche avant l'aube, un soldat du contingent américain de la force internationale de l'Otan (Isaf) avait quitté sa base de la province de Kandahar, un bastion taliban. Lourdement armé, il avait abattu les occupants de trois maisons de villages alentours, dont neuf enfants et trois femmes, avant de brûler leurs corps, selon des sources afghanes et occidentales.

Ce bain de sang intervient quelques semaines après l'incinération de Corans par des soldats américains à la base américaine de Bagram, un acte jugé blasphématoire qui avait déclenché une vague de violentes manifestations meurtrières anti-américaines dans le pays.