L'accident de l'autocar belge qui a fait 28 morts à Sierre (VS), dont 22 enfants, a suscité une importante vague de réactions de tristesse en Belgique, en Suisse et dans les pays avoisinants. L'information a également été largement relayée et commentée par les internautes sur les réseaux sociaux, ou sur les forums des quotidiens belges.
Messages de tristesse sur les réseaux sociaux
Le public s'est donc montré très affecté par cette tragédie où des enfants sont les principales victimes. En Belgique, les messages de soutien affluent par exemple dans un forum lancé sur le réseau social Facebook par la chaîne de télévision publique RTBF.
"Cela doit être un deuil national pour la Belgique, soyons UNIS pour cette fois", a par exemple lancé un internaute, faisant allusion aux tensions qui divisent les parties francophone et néerlandophone du pays. Le Premier ministre belge Elio Di Rupo a d'ailleurs décrété une journée de deuil national.
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D'autres commentaires concernent encore les proches des victimes et même les enseignants des classes concernées. "Quel drame pour les familles de tous ces enfants qui revenaient heureux de leurs classes de neige... Quelle triste fin d'année à mener pour ces enseignants qui devront préparer les autres aux examens de fin de 6ème", peut-on lire sur le forum.
Sur le site du "Belang Van Limburg", le quotidien régional de la région de Lommel, d'où sont originaires une partie des victimes, de nombreux lecteurs disaient "ne pas trouver de mots" pour exprimer leur tristesse. "Quand vous perdez un enfant, vous perdez l'avenir", dit une habitante de la région, Monique Verlaak.
Les images de la carcasse ont marqué les esprits
Les pensées des internautes se dirigent aussi vers les secouristes. Et il apparaît difficile, dans ce cas, de se projeter dans cette scène effroyable: " J'ai une pensée particulière pour toutes les équipes de secours qui ont sans doute, elles aussi, subi LE traumatisme de leur vie!"
La nouvelle est aussi largement relayée sur Twitter par des acteurs réputés de ce réseau de messages courts. "Quand on voit les images du bus, on ose imaginer la violence du choc", commente encore un utilisateur. Sur Twitter, les hashtags (mots-clés) les plus utilisés sont #PrayForBelgium et #Sierre.
Les messages sur Twitter à propos de #Sierre et #PrayForBelgium
En signe de solidarité, plusieurs appels ont enfin été lancés pour placer un message spécial sur les statut des comptes de réseaux sociaux "Pour tous les anges partis trop tôt".
En Suisse, Le Nouvelliste a également ouvert un forum. On peut par exemple y lire le message d'un Belge: "...nous avons entendus à la RTBF des témoignages poignants de Suisses, je sais à quel point ils sont sincères. Merci à vous, vos témoignages ne peuvent qu'apporter un peu de chaleur à nos compatriotes".
"... Soutien à leurs familles et solidarité avec la Belgique. Ce serait beau de faire un geste de solidarité, par exemple une marche blanche", écrit encore une autre participante au forum.
Hors des réseaux, des gerbes de fleur commencent à s'accumuler sur le pont surplombant le lieu du drame à Sierre.
Des critiques également
"Il est maintenant passé 13h. L'accident a eu lieu hier vers 21h. Les autorités belges sont au courant depuis hier vers 23h et elles n'ont toujours pas envoyé les parents sur place!!! C'est scandaleux!", s'insurge un internaute sur un forum de la RTBF.
D'autres s'interrogent sur la communication par les autorités suisses, notamment le bourgmestre (maire) de la ville belge de Louvain, où est située l'une des deux écoles comptant des victimes.
"Le chef de corps de la police a appris à 05h45 et moi à 06h15" l'accident, "qui s'est passé à 800 km dans un pays extrêmement moderne et avancé technologiquement", a déclaré Louis Tobback devant l'école Sint-Lambertus d'Heverlee, un quartier de Louvain. "Je m'étonne que cela prenne neuf heures pour que l'on sache ce qui s'est passé", a-t-il ajouté.
Des témoignages
Des témoignages de survivants commencent aussi à ressurgir. Sur son site, lesoir.be écrit qu'une survivante du drame a réussi à joindre son père au téléphone. Elle lui a expliqué: "Il faisait noir, j'ai entendu un grand choc. Tous les fauteuils se sont envolés, je me suis retrouvée coincée entre deux fauteuils". Cette élève de douze ans a les deux jambes cassées et un bras cassé. Son père est parti en Suisse par ses propres moyens.
"Normalement, il me dit toujours quand il a pris la route. Mais hier, ça n'a pas été le cas", a aussi témoigné l'épouse d'un des deux chauffeurs décédés dans l'accident. "Quand je me suis réveillé vers 03h30 et que j'ai vu qu'il ne m'avait toujours pas envoyé de SMS, j'étais inquiète. Quand j'essayais de lui téléphoner, je tombais directement sur son répondeur", a ajouté celle qui finalement a appris la nouvelle sur Internet.
jzim avec les agences
Une des écoles sous le choc
L'école primaire Sint-Lambertus d'Heverlee, dans le centre de la Belgique, était elle sous le choc. Vingt-quatre enfants de 11 ou 12 ans, leur instituteur et une monitrice de l'école catholique se trouvaient à bord du bus.
L'instituteur et la monitrice sont décédés dans l'accident, a expliqué le curé de l'école, le père Dirk De Gendt, présent à l'école depuis le début de la matinée pour soutenir les parents et les élèves.
Des 24 élèves de Sint-Lambertus, "16 ont des blessures diverses, des fractures des bras ou des jambes, mais ils sont vivants", tandis qu'il n'y a "pas de nouvelles" des huit autres, a expliqué le père De Gendt.