François Hollande compte renégocier les accords fiscaux qui lient la France à la Suisse, à la Belgique et au Luxembourg, s'il est élu à la présidence. Le candidat socialiste veut taxer les exilés fiscaux français dans ces pays, a-t-il assuré jeudi soir sur France 2 lors de l'émission "Des paroles et des actes".
L'actuel favori des sondages a expliqué que la différence entre sa proposition et celle de Nicolas Sarkozy était que le président-candidat visait "uniquement" les "revenus du capital". "Il ne veut pas faire payer l'impôt sur la fortune aux expatriés en Suisse ou en Belgique", a-t-il affirmé, laissant entendre qu'ils devraient payer l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) s'il accédait à l'Elysée.
Mieux vaut se concentrer sur trois Etats
Nicolas Sarkozy avait proposé lundi la création d'"un impôt lié à la nationalité" afin de cibler les exilés fiscaux. Cet impôt serait appliqué aux revenus du capital des exilés fiscaux, les forçant à s'acquitter auprès du fisc français de la différence entre l'impôt payé à l'étranger et ce qu'ils auraient eu à verser en France.
Interrogé sur cette mesure, François Hollande a souligné que le gouvernement sortant avait rejeté une telle proposition avancée par le Parti socialiste au Parlement. "Le candidat vient reprendre une proposition, la nôtre", a-t-il également estimé. Il a dit vouloir l'élargir à l'ensemble du "patrimoine qui s'est délocalisé en Suisse ou en Belgique".
Selon lui, "renégocier toutes les conventions fiscales" conclues par la France, soit plus d'une centaine, prendrait "dix ans". "Il vaut mieux se concentrer sur trois, la Belgique, la Suisse et le Luxembourg", a-t-il proposé.
agences/boi