"Le lien a été fait de façon certaine" entre la mort des deux militaires de Montauban, tués jeudi en pleine rue par un inconnu en scooter qui a ensuite pris la fuite, et celle du soldat abattu dimanche dernier à Toulouse, a annoncé vendredi le procureur de la République de Toulouse Michel Valet.
"Les balles tirées à Montauban et la balle tirée à Toulouse proviennent d'une seule et même arme", a ajouté Michel Valet, précisant qu'il s'agissait ainsi à chaque fois d'une arme de poing et de balles de calibre 11,43. Et dans les deux affaires, le tireur présumé se déplaçait sur "un scooter de forte cylindrée", "plutôt sombre".
Les quatre victimes, dans les deux affaires, ont été atteintes à la tête et certaines présentaient des blessures dans le dos et au thorax. Le tireur était "très près de ses victimes", selon le procureur, qui a confirmé que certaines balles avaient été tirées à bout portant. Le magistrat a également confirmé l'acharnement du tireur, manifestement déterminé à tuer.
Apparemment pas du terrorisme
Le règlement de comptes est une piste possible. En revanche, "la connotation de terrorisme n'apparaît pas au stade actuel de l'enquête". Et rien ne permet de penser que le mobile était le vol.
Les quatre victimes étaient des militaires français, mais il n'a pas été établi si ils se connaissaient. Les soldats affichaient des "parcours militaires très différents". L'essentiel de leurs missions ont été effectuées sur le territoire français. Sur les quatre, un seul était allé en Afghanistan.
Montauban abrite un régiment d'élite de l'armée française participant régulièrement aux opérations extérieures, notamment en Afghanistan. Les autorités françaises refusent d'y voir un lien avec l'engagement français dans ce pays asiatique.
Acte gratuit, règlement de comptes ou même attentat, toutes les pistes restaient explorées vendredi par la police.
afp/bri
Vigilance accrue au sein de l'armée
Les militaires stationnés dans le sud-ouest de la France ne doivent plus porter leur uniforme hors de leur caserne, a annoncé vendredi l'armée française.
Les mesures prises par le commandement militaire concernent l'ensemble de la zone où sont stationnés des militaires dans le sud-ouest, notamment à Toulouse, Montauban, Pamiers et Tarbes.
Rappel des faits
A Toulouse, le 11 mars dernier, vers 16h, un sergent-chef au 1er régiment du train parachutiste a été tué d'une balle dans la tête près d'un gymnase, dans un quartier résidentiel de la ville. Le tireur présumé circulait sur un scooter et avait pris la suite après avoir tiré.
Le militaire avait passé une annonce sur internet pour vendre sa moto qui permettait de connaître sa qualité de militaire. "On peut penser que cette rencontre n'était pas tout à fait liée au hasard mais nous ne sommes pas en mesure de dire si un rendez-vous avait été organisé entre les deux", a ajouté le procureur de la République de Toulouse.
A Montauban, c'est au moins 13 coups de feu qui ont été tirés jeudi. Les victimes, trois militaires du 17e régiment du génie parachutiste (17e RGP) de Montauban, âgés de 23, 25 et 27 ans, se rendaient ensemble vers un distributeur de billets de la Caisse d'Epargne lorsqu'ils ont été pris pour cible par un homme arrivé en scooter.
L'homme est descendu de son véhicule et les a abattus avant de prendre la fuite en direction du sud de Montauban, de Toulouse. Deux sont décédés très rapidement et le troisième est toujours hospitalisé dans un état très grave dans un hôpital de Toulouse.