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L'Union syndicale suisse critique le rapport du Conseil fédéral sur le deuxième pilier

Daniel Lampart. [Marcel Bieri]
L'USS refuse toute baisse des rentes du deuxième pilier / Le 12h30 / 1 min. / le 19 mars 2012
Pour les syndicats, les arguments du gouvernement pour préconiser une baisse du taux minimal de conversion du 2ème pilier ne sont pas fondés.

L'Union syndicale suisse (USS) reproche au Conseil fédéral un rapport insuffisamment fouillé. Le texte, en consultation jusqu'au 30 avril, part du principe que les taux d'intérêts sur les marchés financiers resteront inhabituellement bas,  ce que critique l' économiste en chef de l'organisation faîtière des syndicats, Daniel Lampart.

Pour lui,  les rendements actuels ne peuvent pas être simplement projetés dans le futur, car ils sont sous l'influence de facteurs temporaire.

Le président de l'USS , Paul Rechsteiner, ajoute que même l'Administration fédérale des finances prévoit, dans ses "perspectives à long terme des finances publiques en Suisse", des taux d'intérêt de loin supérieurs à ceux du rapport .

Espérance de vie

La deuxième principale critique de l'organisation syndicale porte sur l'espérance de vie calculée dans le rapport. Le taux de conversion minimal s'applique aux classes sociales défavorisées, qui ont une espérance de vie plus courte que la moyenne,  explique Daniel Lampart.

Mais dans le rapport, l'estimation de l'espérance de vie est notamment basée sur des employés de l'Etat, qui vivent eux plus longtemps que la moyenne.

Paul Rechsteiner conclut que les données présentées sont insuffisantes pour motiver une baisse des rentes. Il propose un "retour du texte à l'envoyeur" pour que ce dernier retravaille la question de manière approfondie.

Réduction progressive

Le rapport préconise un taux minimal progressivement porté à 6,4% d'ici 2015, bien que le peuple s'y soit opposé à une large majorité en mars 2010. Actuellement, ce taux qui détermine la rente sur la base du capital accumulé pendant les années de travail est de 6,9% pour les hommes et 6,85% pour les femmes.

Avec la révision de la loi sur la prévoyance professionnelle (LPP) en vigueur depuis 2005, il va être réduit progressivement à 6,8%, en 2013 pour les femmes et en 2014 pour les hommes.

ats/pym

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