1er janvier 2012. L’euro commémore son 10e anniversaire. Pour fêter ses 10 ans, la zone émet une pièce de deux euros commune à tous ses membres. Un acte discret, révélateur de la crise profonde que l’Union européenne traverse. Les 27 ont conclu l’année 2011 sur une pacte de stabilité budgétaire, qui doit être signé en 2012, mais que refuse obstinément la Grande-Bretagne. L’UE a aussi appelé à l’aide le FMI, en lui donnant des garanties. [Sven Hoppe]
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5 janvier. Les espoirs retombent. Vers 15h07, l'euro vaut 1,2797 dollar, soit son plus bas niveau depuis 16 mois. Face à la devise nippone, l’euro s’échange contre 98,48 yens, un niveau inédit depuis décembre 2000. [AP - Daniel Maurer]
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9 janvier. Le couple "Merkozy" s'accorde. Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel affichent leur accord sur le principe d'une taxe sur les échanges financiers. Ils veulent que le pacte de discipline budgétaire soit accompagné de mesures pour la croissance et l’emploi, et qu'il soit signé "pour le 1er mars". [KEYSTONE - Wolfgang Kumm]
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12 janvier. L’Italie et l’Espagne réussissent leur test sur le marché de la dette. L'Italie lève comme prévu 12 milliards d'euros à court terme. Ses taux à un an chutent à 2,735% (5,952% en décembre). De son côté, l'Espagne parvient à emprunter à moyen terme deux fois plus que prévu (9,986 milliards d'euros), à des taux en forte baisse. Les Bourses montrent leur satisfaction. [Kiko Huesca]
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13 janvier. Sale vendredi pour l'Europe. Le lendemain, l'agence Standard & Poor's dégrade la note de la dette française d'un cran, de "AAA" à "AA+". L'Autriche subit le même sort. Les notes de l'Italie, de l'Espagne et du Portugal sont abaissées de deux crans. Nicolas Sarkozy convoque ses ministres. [Xavier Richer]
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23 janvier. La zone euro hausse le ton à l'égard de la Grèce. Les ministres des Finances réclament des réformes pour renforcer l'économie et la croissance, faute de quoi, les 130 milliards de prêts promis en octobre ne seront pas versés. La zone euro prie aussi Athènes et les créanciers privés grecs de trouver une solution pour réduire la dette avant le 20 mars, sans quoi la Grèce ne pourra éviter une faillite. [AFP - Georges Gobet]
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25 au 29 janvier, optimisme au Forum économique mondial, à Davos. Les responsables européens se montrent positifs, notamment au niveau d'un accord entre la Grèce et ses créanciers. "Si vous comparez aujourd'hui avec les cinq derniers mois, la zone euro est un autre monde", assure le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi (à gauche). Pourtant, l'agence d'évaluation financière Fitch vient d'abaisser la note de 5 pays de la zone euro. Et le Premier ministre britannique David Cameron réitère que le projet franco-allemand de taxe sur les transactions financières est une "folie". [REUTERS - Yves Herman]
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30 janvier, la Grèce ne sera pas mise sous tutelle. "Il ne peut être question de mettre quelque pays que ce soit sous tutelle", déclare Nicolas Sarkozy à l'issue d'un forum de hauts fonctionnaires de la zone euro. Ce ne serait "pas raisonnable, pas démocratique et pas efficace", estime le président français. La proposition controversée, qui émanait du ministère allemand des Finances, demandait qu'un commissaire européen surveille la politique du gouvernement grec, avec droit de veto sur ses décisions budgétaires. [REUTERS - François Lenoir]
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30 janvier, Grève en Belgique. La Belgique connaît sa première grève générale depuis 2005 en marge du Sommet européen. Les manifestants contestent les mesures d'austérité du gouvernement. La totalité du réseau ferroviaire, d'autobus et de tramways est fermée. [Virginia Mayo]
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9 février, la Grèce se sauve à moitié. Les autorités grecques annoncent avoir conclu un accord avec leurs créanciers institutionnels, exigé en contrepartie du nouveau plan d'aide de 130 milliards d'euros. Mais des lacunes sont dénoncées. L'Eurogroupe, présidé par Jean-Claude Juncker, accorde moins d'une semaine à la Grèce pour répondre à plusieurs exigences. Elle lui demande notamment de trouver 325 millions d'euros d'économies budgétaires. [KEYSTONE - OLIVIER HOSLET]
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11 février, les Européens en colère. La Grèce, mais aussi le Portugal et l'Espagne, sont le théâtre de manifestations contre l'austérité. Ici à Lisbonne, où 300'000 personnes ont défilé. [Francisco Seco]
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12 février, nouvelle cure d'austérité en Grèce. Le Parlement grec adopte un nouveau plan d'austérité, défendu vigoureusement par le ministre des Finances Evangelos Venizelos. Quelque 3,3 milliards d'économies budgétaires sont annoncées. Cette décision intervient au terme d'une journée marquée par une grande manifestation qui réunit 80'000 personnes à Athènes. Plus de dix bâtiments sont incendiés. [Pantelis Saitas]
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21 février, la Grèce aura une 2e aide. Après plus de douze heures de tractation, les ministres des Finances de l'Union monétaire décident d’accorder le nouveau plan de sauvetage se montant à 230 milliards d'euros (130 milliards de prêts et 100 milliards de dette effacée). La Grèce évite ainsi une faillite, qui aurait eu des conséquences imprévisibles pour l'Europe. Cette aide vient compléter un premier programme de prêts, décidé en mai 2010 et atteignant 110 milliards d'euros. [Virginia Mayo]
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2 mars, la signature du traité. Instigatrice du texte, la chancelière allemande Angela Merkel signe, avec les représentants de 24 autres pays de l'Union européenne, le traité de discipline budgétaire. Le pacte prévoit l'instauration de "règles d'or budgétaires" sur l'équilibre des comptes publics et des sanctions plus automatiques contre les pays qui dépasseront la limite de 3% du produit intérieur brut (PIB) pour leurs déficits publics annuels. La Grande-Bretagne et la République tchèque refusent le texte. [AFP - François Lenoir]
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11 mars, la Belgique se serre la ceinture. Après une semaine de tractations, la coalition belge gauche-centre-droite au pouvoir se met d'accord pour un nouveau train de mesures d'austérité d'un total de 1,82 milliard d'euros, qui s'ajoutent aux 11,3 milliards d'économies décidés fin 2011. [AFP - Bruno Fahy]
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29 mars, grève en Espagne. L'Espagne vit une grève générale de 24 heures contre la réforme du travail mise en place par le gouvernement de droite. Au moins 100'000 personnes défilent à Madrid. Des dizaines de personnes ont été interpellées et des policiers blessés. [REUTERS - Jon Nazca]
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3 avril, austérité en Espagne. L'Espagne annonce le plus gros effort d'assainissement de son histoire alors que le nombre de chômeurs continue d'augmenter. Sous la pression de Bruxelles, le gouvernement espère récupérer 27,3 milliards d'euros en 2012 par le biais de coupes budgétaires et des hausses d'impôts. (ici le ministre du Trésor Cristobal Montoro) [Manuel H. De Leon]
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6 mai, François Hollande au pouvoir. Au lendemain de la victoire de François Hollande à la présidentielle française, les marchés clôturent en nette hausse, soutenus par le retour de la thématique de la relance économique. François Hollande doit maintenant s'unir avec d'autres dirigeants européens s'il veut réussir à ajouter un protocole "croissance" au pacte budgétaire européen. [Philippe Desmazes]
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14 mai, l’Eurogroupe veut garder la Grèce. Les membres de la zone euro ont "l'intention inébranlable de conserver la Grèce" parmi eux, a assuré lundi le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, critiquant vertement la "propagande" de ceux qui évoquent la possibilité qu'Athènes en soit exclu. Les ministres des Finances félicitent par ailleurs l'Espagne, qui a décidé que ses banques devraient passer 30 milliards d'euros de nouvelles provisions dans leurs comptes. [THIERRY CHARLIER]
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24 mai, les 27 préparent le sommet de juin. Sous l’impulsion du nouveau président français, les 27 décident qu'ils discuteront d'un Pacte de croissance les 28 et 29 juin. Un soutien pour les PME, ainsi qu'une hausse du capital de la Banque européenne d'investissement (BEI) sont aussi assurés. En revanche, François Hollande doit abandonner une renégociation du traité de discipline budgétaire, et repousser à juin le débat sur les euro-bonds (titres de dette mutualisés qui permettraient à des pays comme la Grèce d’emprunter à des taux plus bas), refusés vivement par la Chancelière allemande Angela Merkel. [Geert Vanden Wijngaert]
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9 juin, l'Espagne appelle à l'aide. L'Espagne demande une aide à l'Union européenne pour renflouer ses banques, sans donner de montant dans l'attente des audits. La zone euro se dit disposée à prêter jusqu'à 100 milliards d'euros. Les banques espagnoles aurait besoin d'être recapitalisées à hauteur de 40 milliards d'euros, selon le FMI. [Daniel Ochoa de Olza]
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17 juin, le soulagement. Les conservateurs de Nouvelle Démocratie remportent les législatives de dimanche en Grèce aux dépens de la gauche radicale de Syriza. La Grèce restera dans la zone euro. [John Kolesidis]
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25 juin, Chypre pointe son nez. A son tour, Chypre, dépendante de l'économie de la Grèce, annonce qu'elle va solliciter une aide financière de l'Union européenne à travers le Fonds européen de stabilité financière. Le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker félicite l'île pour cette demande formelle. (ici le président Demetris Christofias ) [Andreas Manolis]
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28 et 29 juin, le grand Sommet. Le président du Conseil européen Herman Van Rompuy annonce que les dirigeants des 27 se sont mis d'accord sur un pacte pour la croissance d'un montant total de 120 milliards d'euros. Le débat sur l'union bancaire est repoussé à octobre. Les 17 pays de la zone euro parviennent eux à un accord qui permettra de recapitaliser les banques en difficulté via les Fonds européen de stabilité financière et le Mécanisme européen de solidarité. Cette mesure sera mise en place d'ici fin 2012.
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9 juillet, l'Espagne peut souffler. A l'issue de neuf heures de réunion à Bruxelles, le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker (à droite) annonce un accord sur un projet lié aux banques espagnoles. L'enveloppe pourrait atteindre 100 milliards d'euros. Et 30 milliards devraient être versés d'ici fin juillet, à la grande satisfaction du ministre de l'Economie espagnol Luis de Guindos (à gauche). [REUTERS - Francois Lenoir]
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3 septembre, la Hongrie abandonne. La Bulgarie abandonne son projet d'adoption de l'euro en raison de la détérioration des conditions économiques et des incertitudes entourant les perspectives de l'Union européenne. (Ici Herman Van Rompuy à gauche avec le Premier ministre bulgare Boyko Borisov). [GEORGES GOBET]
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7 septembre, l'euro dopé par l'action de la BCE. L'euro franchit le cap de 1,21 franc pour la première fois depuis la mi-mars. La veille, exactement un an après la fixation d'un taux plancher par la BNS, la Banque centrale européenne avait annoncé qu'elle allait procéder à des achats de dettes de pays en difficulté comme l'Espagne ou l'Italie. (Ici, le siège de la BCE à Francfort). [Daniel Roland]
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12 septembre, la chute évitée. La Cour constitutionnelle allemande accepte la ratification sur le futur fonds de secours MES (Mécanisme européen de stabilité) et le Pacte de discipline budgétaire, adoptés par le Parlement du pays fin juin mais contre lesquels plusieurs plaintes avaient été déposées. Le fonds n'aurait pas pu fonctionner sans l'Allemagne. [REUTERS - Kai Pfaffenbach]
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15 septembre, Espagnols et Portugais en colère. Des dizaines de milliers d'Espagnols défilent à Madrid, pour dénoncer l'austérité. Ils sont plus d'une centaine de milliers au Portugal. [Pedro Armestre]
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26 septembre, violences en Grèce. Alors que plus de 50'000 Grecs, selon la police, manifestent à Athènes et Salonique pour s'opposer au nouveau plan d'économies, des petits groupes s'affrontent avec les forces de l'ordre. [Nikolas Giakoumidis]
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28 septembre, l'Espagne rassure. Alors que le gouvernement de Mariano Rajoy vient de présenter un budget 2013 marqué par des coupes sévères et des hausses d'impôts, un audit annonce que les banques espagnoles ont besoin de 59,3 milliards d'euros. L'Espagne devrait ainsi solliciter à la zone euro 40 milliards. C'est moins que prévu. [Pierre-Philippe Marcou]
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19 octobre, la supervision bancaire. Les dirigeants des 27 pays européens annoncent à Bruxelles que les 6000 banques de la zone euro seront soumises à une supervision unique. Ce mécanisme sera effectif courant 2013. [ERIC FEFERBERG]
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23 novembre, le cuisant échec. Les dirigeants européens échouent à s'entendre sur le budget de l'UE 2014-2020. Ils devront faire des concessions pour parvenir à un accord lors d'un prochain sommet début 2013. (ici le président de la Commission européenne avec la chancelière Angela Merkel). [JOHN THYS]
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27 novembre, la Grèce sauvée. Les 17 pays de la zone euro et le FMI parviennent à un accord sur les moyens de réduire nettement la dette grecque, ouvrant la voie au versement d'une aide de 43,7 milliards d'euros (plus de 52 milliards de francs). (ici le ministre Pierre Moscovici et son homologue grec Ioannis Stournaras).
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13 décembre, la supervision bancaire sous toit. Après 14 heures de discussions, les 27 Etats de l'UE parviennent à un accord unanime sur la supervision unique des banques de la zone euro, qui sera confiée à la Banque centrale européenne (BCE).