Publié

L'Allemagne douche les espoirs d'alléger la rigueur grecque

Le Premier ministre grec Antonis Samaras entame sa tournée diplomatique pour adoucir la rigueur. [AFP PHOTO / ARIS MESSINIS]
Le Premier ministre grec Antonis Samaras entame sa tournée diplomatique pour adoucir la rigueur. - [AFP PHOTO / ARIS MESSINIS]
Alors que le président de l'Eurogroupe est à Athènes pour discuter d'un adoucissement de la rigueur grecque, Berlin a déjà annoncé qu'il n'y avait pas de solution à espérer.

Le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker s'entretient mercredi à Athènes avec le Premier ministre Antonis Samaras, en prélude à la bataille diplomatique que livre la Grèce en vue d'adoucir la rigueur.

M. Samaras se rendra ensuite vendredi à Berlin et samedi à Paris pour s'entretenir respectivement avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande.

Il souhaite renvoyer à 2016 le retour à l'équilibre des comptes publics grecs jusque-là prévu pour 2014.

"De l'air pour respirer"

"Tout ce que nous voulons, c'est un peu d'air pour respirer, remettre l'économie en route et accroître les revenus de l'Etat", a expliqué M. Samaras.

"Plus de temps ne signifie pas automatiquement plus d'argent", a-t-il souligné, alors que nombre d'analystes estiment que la Grèce aurait besoin de fonds supplémentaires de 20 à 60 milliards d'euros en cas de sursis.

Le soutien de Jean-Claude Juncker

"Je crois que la Grèce va redoubler d'efforts pour remplir ses obligations, il n'y a pas de raisons de penser que le scénario d'une sortie du pays deviendra envisageable", avait déclaré M. Juncker samedi à un journal autrichien.

Sous la contrainte de ses créanciers, Union européenne et Fonds monétaire international, la Grèce prévoit des économies qui pourraient atteindre 14 milliards d'euros, résultant de nouvelles coupes prévues dans les salaires et les pensions.

Tour de vis

Pour les créanciers, ce tour de vis est la condition préalable au déblocage de 31,5 milliards d'euros de prêts gelés depuis des mois.

Mais après deux ans et demi d'une rigueur stricte, qui a plongé la Grèce dans une profonde récession pour la cinquième année, les syndicats ont appelé à une grande manifestation le 8 septembre.

afp/mca

Publié

Pour Berlin "aucune décision à attendre"

La chancelière allemande Angela Merkel a affirmé mercredi qu'il ne fallait pas s'attendre à une décision sur le destin de la Grèce lors de sa rencontre vendredi avec le Premier ministre grec.

"Nous n'aurons pas de solution vendredi. Nous attendons le rapport de la troïka et nous déciderons après", a déclaré Mme Merkel lors d'une visite en Moldavie.

"Je me rends aux négociations de cette semaine avec l'idée qu'il faut réussir à faire en sorte que chaque partenaire remplisse ses obligations, que l'Allemagne, la France et tous les autres pays remplissent leurs obligations", a dit la chancelière.

"Ce dont l'Europe a besoin, c'est de crédibilité dans toutes les questions politiques", a-t-elle ajouté.

France/Allemagne, deux visions du dossier grec

La chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande tenteront d'afficher leur unité jeudi à Berlin lors d'un sommet déterminant pour l'avenir de la Grèce dans l'euro.

L'Allemagne refuse pour l'instant toute renégociation du plan d'aide et s'est bornée à répéter ces dernières semaines qu'elle ne prendrait aucune décision avant la publication d'un rapport de la troïka des créanciers internationaux (UE-FMI-BCE). La position de la France est perçue comme plus souple.

A un an des législatives en Allemagne, le dossier grec est particulièrement brûlant pour Mme Merkel qui veut éviter de devoir faire voter de nouveau les députés du Bundestag sur le sujet, comme elle y a déjà été contrainte ces derniers mois.

L'aile droite de sa coalition des conservateurs (CDU/CSU) et libéraux (FDP) rejette tout délai pour Athènes, tandis que l'opposition de gauche, à la traîne dans les sondages, a averti qu'elle ne voterait aucun nouveau paquet d'aide. M. Hollande doit aussi affronter une situation intérieure difficile. Elu sur la promesse de réduire le chômage, il tente de tenir un cap de rigueur budgétaire sans casse sociale malgré des prévisions de croissance en berne.