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La Confédération va s'excuser pour les enfants placés de force

L'affiche du film de Markus Imboden.
L'affiche du film de Markus Imboden sur le thème des enfants placés.
La Confédération va présenter ses excuses aux enfants placés, parfois arrachés à leur mère et assignés dans des familles d'agriculteurs ou condamnés à travailler dans des usines, a appris mercredi la RTS. La pratique a eu lieu jusque dans les années 70.

Jusque dans les années 1970, des milliers d'enfants ont été placés de force en Suisse, souvent chez des paysans. Il s'agissait d'enfants orphelins, ou arrachés à leurs familles sous prétexte qu'elles ne pouvaient subvenir à leurs besoins.

Ces enfants ont été placés arbitrairement à gauche ou à droite, sans examen préalable et sans que l'enfant puisse émettre ne serait-ce qu'un souhait. On estime à 100'000 le nombre d'enfants ainsi voués au plus sombre des destins, dès la fin de la guerre (et même avant pour certains). La plupart ont servi de force de travail bon marché, certains battus, exploités ou même abusés.

Cérémonie officielle en mars 2013

Walther Zwahlen, qui préside l'association des enfants placés chez des paysans, a dévoilé mercredi sur RTS La Première que le Conseil fédéral s'est engagé à présenter des excuses à ces enfants. La conseillère fédérale Simonetta Somarugga s'y est engagée il y a une dizaine de jours. Une cérémonie officielle doit être organisée en mars prochain. C'est ainsi un long combat qui prend fin pour les milieux qui demandaient un tel geste à Berne, a commenté Walther Zwahlen.

Mais pour ce dernier, la bataille n'est pas pour autant terminée. Il entend encore obtenir des dédommagements financiers. Et poursuivre son travail de documentation, histoire d'éviter que ces destins brisés ne tombent dans l'oubli.

amah

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Excuses cantonales

Plusieurs cantons, notamment Vaud, Berne, Lucerne et Thurgovie ont déjà présenté des excuses aux enfants placés. L'exécutif thurgovien, en 2011, s'est dit prêt à soutenir scientifiquement et financièrement les recherches sur le sujet.

L'Enfance volée

Un film du réalisateur suisse allemand Markus Imboden, sorti en 2011, met en scène le destin de l'un de ces "enfants volés". Dans les années 1950, Max, adolescent orphelin, quitte le foyer dans lequel il est élevé pour être placé dans une famille de fermiers, qui reçoit de l'argent en compensation de son accueil.

"Engel", un documentaire romand qui apporte le témoignage de l'un de ces orphelins, doit sortir prochainement.