L'armée française et les soldats maliens sont entrés lundi à Diabali et à Douentza, deux villes qui étaient sous le contrôle des islamistes. Ces militaires poursuivent leur traque des combattants liés à Al-Qaïda, qui occupent une grande partie du Mali.
Une colonne d'une trentaine de véhicules blindés dans laquelle se trouvaient quelque 200 soldats maliens et français est entrée à Diabali, à 400 km au nord de Bamako, sans rencontrer de résistance.
Avance prudente
Des habitants sont sortis saluer l'arrivée des soldats, certains immortalisant l'événement en prenant des photos avec des téléphones portables. Soldats français et maliens avançaient avec prudence, craignant notamment la présence de mines ou de pièges.
Des habitants avaient affirmé que les islamistes, qui s'étaient emparés par surprise de la ville le 14 janvier, l'avaient abandonné après des frappes aériennes françaises, le 17. D'autres sources ont rapporté que des combattants djihadistes s'étaient rasé la barbe et avaient troqué leurs "boubous" traditionnels pour des jeans afin de se fondre dans la population.
Route stratégique
Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a confirmé la reprise du contrôle de Diabali, de même que celle de Douentza, à 800 km au nord-ouest de Bamako.
Douentza, qui se trouve à environ 100 km de Konna au centre du pays, reprise par l'armée malienne aux islamistes, était tombée sans combats le 1er septembre aux mains du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO).
La ville se trouve sur une route stratégique d'où peuvent être menées des opérations vers les grandes villes du Nord, Tombouctou, Gao et Kidal, prises fin mars 2012 par les groupes jihadistes, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), qui ont mis en déroute l'armée malienne.
Plusieurs sources ont fait état d'un repli des islamistes depuis le centre du pays vers Kidal, dans l'extrême nord-est, à 1500 km de Bamako, près de la frontière algérienne
afp/pym
Réunion internationale début février
L'Union européenne, discrète jusqu'à présent, a proposé lundi d'organiser une réunion internationale au niveau ministériel sur le Mali le 5 février à Bruxelles, avec la participation de l'Union africaine, de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l'ONU.
Les Européens avaient décidé jeudi d'accélérer le déploiement des 450 hommes d'une mission chargée de remettre sur pied l'armée malienne, afin de la rendre opérationnelle "au plus tard à la mi-février".
Etat d'urgence prolongé
L'état d'urgence, en vigueur au Mali depuis le 12 janvier, a été prolongé lundi pour trois mois supplémentaires, afin d'assurer "le bon déroulement des opérations militaires en cours pour la libération des régions occupées de notre pays", a annoncé le gouvernement.
Pas de soldats britanniques au Mali
La Grande-Bretagne n'engagera pas de soldats dans les combats au Mali, a déclaré lundi le Premier ministre David Cameron.
Le chef du gouvernement, qui a jugé que l'Afrique du Nord devenait un "aimant pour les djihadistes", a toutefois annoncé que le Royaume-Uni envisageait d'apporter une assistance logistique supplémentaire à l'intervention militaire française au Mali.
Plusieurs analystes estiment que le Royaume-Uni est échaudé par ses expériences en Irak, où les forces britanniques ont accompagné l'invasion américaine de 2003, et en Afghanistan, où elles contribuent à la mission de l'Otan.