C'est une phrase - modifiée depuis - découverte sur une page du site internet de l'armée qui a attiré l'attention: "L'an dernier, le nombre de drones a diminué de 12 appareils - il y en avait 28 en tout (ndlr) - soit qu’on les a perdus à la suite d'un accident soit qu’on a renoncé à les remettre en état."
Laurent Savary, porte-parole des forces aériennes, a tout de suite précisé qu'il s'agissait d'une erreur de traduction. Ce ne sont pas 12 appareils sur un an, mais 12 depuis la mise en service des drones en 2001, ce qui représente la perte d'un drone par an en moyenne. Rappelons que les 28 appareils ont été achetés pour 350 millions de francs - drones et équipements au sol compris - ce qui représente plus de 10 millions pour un appareil.
Sur les 12 appareils déclarés inaptes, deux ont été détruits dans des accidents. Les dix autres cas sont soit des catapultages ratés, soit des atterrissages d'urgence avec un parachute. Dans ces derniers cas, les réparations coûtaient trop cher.
Moteur de tondeuse à gazon
Les représentants des Forces aériennes avouent que le drone a un moteur peu puissant par rapport à son poids, le modèle est aujourd'hui complètement obsolète. Les drones suisses ne peuvent pas décoller tous seuls, ils n'ont pas de roues pour atterrir, ils ne peuvent pas voler lorsqu'il y a des nuages. De plus, leur moteur, guère plus puissant que celui d'une tondeuse à gazon, fait beaucoup de bruit. Ceci pose problème aujourd'hui car ces drones sont utilisés pour la surveillance des frontières, il est donc assez facile de les éviter, comme le confie le conseiller national UDC Yvan Perrin.
Surprise
La surprise était également perceptible auprès de parlementaires membres de la commission de sécurité: Luc Barthassat (PDC/GE), Christian Van Singer (Verts/VD), Pierre-Alain Fridez (PS/JU) et Yvan Perrin (UDC/NE) ont tous confirmé ne pas avoir été informés de ces pertes par l'armée. Le porte-parole des Forces aériennes Laurent Savary rétorque, un brin irrité, qu'à chaque incident, un communiqué a été publié et que ce bilan des pertes est présent sur le Web.
Pietro Bugnon/au