Le refus de l'austérité et la lutte contre le chômage sont les principaux mots d'ordre des manifestations de mercredi dans les capitales européennes.
A Istanbul, en Turquie, où les autorités avaient interdit tout rassemblement en raison de travaux de rénovation en cours sur une place emblématique, des heurts se sont produits entre la police anti-émeutes et des manifestants.
En Espagne, plusieurs milliers de manifestants ont défilé à Madrid, pour la défense de l'emploi et contre l'austérité.
En Italie, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les grandes villes pour réclamer une action du nouveau gouvernement contre le chômage, la fin des politiques d'austérité et la lutte contre l'évasion fiscale.
En
Grèce
, les ferries sont restés à quai, aucune liaison avec les îles n'était disponible en raison d'une grève lancée par les syndicats de marins, et des milliers de personnes ont défilé à l'appel des syndicats.
Des milliers de personnes ont défilé mercredi après-midi à Lisbonne à l'appel des principaux syndicats contre les politiques d'austérité imposées depuis deux ans par la "troïka" représentant les créanciers du Portugal.
En France, dans un climat social pesant où l'impatience grandit face à l'explosion du chômage, les syndicats, partagés sur la réforme du marché du travail, ont célébré le 1er mai en ordre dispersé, avec à la clé une mobilisation plutôt modeste et environ 100'000 manifestants dans l'ensemble du pays.
Par ailleurs des milliers de militants du Front National (FN) ont défilé à Paris derrière Marine Le Pen. La présidente du parti d'extrême-droite s'est posée en "lumière de l'espérance" pour le peuple français frappé par la crise.
A Berlin, les manifestations ont donné lieu à des incidents. A l'occasion du défilé de l'extrême-gauche dans la soirée, des militants se sont attaqués aux vitrines d'établissements bancaires, ont vandalisé plusieurs voitures et lancé des pierres sur les forces de l'ordre, selon la police.
Colère et revendications en Asie
Au Bangladesh, des dizaines de milliers de manifestants en colère ont réclamé justice après la mort il y a une semaine de plus de 400 ouvriers dans l'effondrement d'un immeuble abritant des ateliers de confection.
Dans la capitale, Dacca, les travailleurs brandissaient des banderoles et des drapeaux rouges en scandant: "Pendez les tueurs, pendez les propriétaires d'ateliers".
Au Cambodge, les travailleurs ont marché vers le Parlement pour remettre une pétition demandant une hausse du salaire minimum, à 150 dollars par mois, dans les fabriques d'habillement.
Environ 55'000 personnes se sont rassemblées à Djakarta en Indonésie, selon la police, un record pour le 1er mai depuis des années, et plusieurs milliers aux Philippines pour des revendications salariales et une meilleure redistribution des fruits de la croissance.
A Hong Kong, l'un des grands centres financiers de la planète, 5000 personnes ont défilé par solidarité avec les dockers en grève, ont indiqué leurs syndicats.
agences/mre
Le pape condamne le "travail d'esclave"
Le pape François a appelé mercredi, à l'occasion de la Fête du travail, les dirigeants politiques à faire tout ce qu'ils peuvent pour créer des emplois. Le souverain pontife estime que le chômage est le résultat d'une pensée économique "en dehors des règles de la justice sociale".
Il a aussi condamné le "travail d'esclave" des victimes de l'effondrement du bâtiment abritant des ateliers textiles au Bangladesh qui a fait plus de 400 morts.
"Le titre qui m'a vraiment frappé le jour de la tragédie du Bangladesh était "Vivre avec 38 euros par mois". C'est ce qu'étaient payés tous ces gens qui sont morts. C'est ce qu'on appelle du travail d'esclave", a déclaré le pape dans son homélie.