Les Etats-Unis ont durci leur position face au régime syrien en l'accusant pour la première fois clairement d'avoir eu recours aux armes chimiques dans sa guerre contre les rebelles lors d'attaques qui auraient fait jusqu'à 150 morts et en promettant une aide militaire aux insurgés.
Mais la Russie a immédiatement volé au secours de Damas en jugeant "pas convaincantes" les accusations américaines et en estimant nuisible aux efforts de paix la décision américaine d'accroître l'aide aux rebelles.
Bachar al-Assad n'a pas encore réagi aux accusations américaines mais il avait lui-même accusé en mars les rebelles d'avoir eu recours à des armes chimiques et refusé une enquête de l'ONU sur l'ensemble du territoire syrien.
Ces déclarations et réactions font ressurgir les divisions internationales sur le conflit en Syrie pour lequel aucune solution n'est en vue malgré les violences et atrocités commises et qui ont fait plus de 93.000 morts depuis mars 2011 selon l'ONU.
agences/pym
Un député russe très remonté
Le chef de la commission des affaires étrangères à la Douma (chambre basse du Parlement russe) Alexeï Pouchkov s'est montré très direct en écrivant sur son compte Twitter: "les informations sur l'usage par Assad d'armes chimiques sont fabriquées au même titre que le mensonge sur les armes de destruction massive de Saddam Hussein" en Irak. "Obama suit la même voie que George Bush" a-t-il ajouté.
L'Otan demande à Damas de laisser l'ONU enquêter
Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a demandé vendredi aux autorités syriennes de laisser l'ONU enquêter sur le terrain sur l'usage d'armes chimiques.
"L'usage d'armes chimiques par la Syrie est totalement inacceptable et constitue une violation du droit international, a affirmé le Danois, ajoutant que cela était un motif de "grande inquiétude".
Pas de précision sur le soutien aux rebelles
L'annonce par les Etats-Unis que le régime syrien avait eu recours à son stock d'armes chimiques rend "encore plus important" l'envoi d'une mission de vérification de l'ONU dans ce pays, a déclaré vendredi un porte-parole de l'Union européenne.
La Maison Blanche a déclaré jeudi que le régime syrien avait eu recours à des armes chimiques, dont du gaz sarin, lors d'attaques qui ont fait jusqu'à 150 morts et affirmé que ce développement signifiait que des "lignes rouges" avaient été franchies. Mais le communiqué ne précise pas la nature du soutien militaire que les Etats-Unis envisagent d'apporter aux rebelles.
Le Royaume Uni et la France ont poussé l'Union européenne à lever son embargo sur la livraison d'armes à l'opposition modérée, mais aucun envoi n'est prévu avant le début août.