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"Nous étions tous convaincus que nous allions mourir"

Des policiers en faction devant l'épicerie casher de la Porte de Vincennes, ce samedi 15 janvier 2014, au lendemain de la prise d'otages. [EPA/OLIVIER HOSLET]
Des policiers en faction devant l'épicerie casher de la Porte de Vincennes, ce samedi 10 janvier 2015, au lendemain de la prise d'otages. - [EPA/OLIVIER HOSLET]
Un ex-otage de Vincennes témoigne samedi de la violence de l'attaque d'Amedy Coulibaly. Les personnes retenues ne pensaient pas survivre, le preneur d'otages affirmant être prêt à devenir un martyr.

"Nous étions tous convaincus que nous allions mourir": il faisait tranquillement ses courses vendredi dans la supérette casher située porte de Vincennes à Paris quand Amedy Coulibaly a fait irruption et tiré. Un ex-otage, qui souhaite préserver son anonymat, a livré son témoignage, diffusé samedi.

Amedy Coulibaly, qui avait tué la veille une policière à Montrouge, au sud de Paris, a tiré sur les gens dès qu'il est entré dans le magasin, peu avant 13h, raconte-t-il. Ce témoin et plusieurs clients se précipitent alors au fond du magasin. Là, ils descendent un escalier pour se réfugier dans une chambre froide au sous-sol.

Le système de refroidissement a été désactivé, mais c'était le noir complet, témoigne-t-il. Il y a au moins cinq personnes, dont un enfant de trois ans et un nourrisson, selon l'ex-otage. Au bout d'un moment, le preneur d'otages réalise que des clients sont cachés. Il envoie quelqu'un les chercher, "en les menaçant de nous tuer s'ils ne rejoignent pas le groupe". Ils abandonnent donc leur cachette.

Un preneur d'otages calme

Coulibaly leur parle de façon calme, sans tension, leur demandant de décliner leur identité, leur profession, leur origine. "Nous étions tous convaincus que nous allions mourir car il nous a dit que lui-même allait mourir aujourd'hui en martyr", raconte l'ancien otage.

Le preneur d'otages "nous a servi tout le discours habituel qui est diffusé dans les vidéos de l'EI: 'vous êtes des mécréants, vous nous opprimez, les actions continueront tant que vous continuerez à obliger nos femmes à se déshabiller...'".

Vie sauve en se cachant

Dans l'imprimerie où s'étaient retranchés les deux frères Kouachi au nord de Paris, un employé a quant à lui eu la vie sauve en se cachant. Il s'est réfugié  "sous un évier dans la salle de restauration" du 2e étage, a indiqué le procureur de Paris. Il est parvenu à surmonter sa peur pour ne pas se faire repérer "tout au long des événements".

Avec ses SMS, cet homme de 26 ans a pu donner "des éléments tactiques, comme sa position à l'intérieur des locaux" au GIGN. Il a été libéré lors de l'assaut et est indemne.

Les quatre otages tués avant l'assaut

Au total, à Vincennes, quatre personnes ont été tuées par Coulibaly à la porte de Vincennes vendredi. Ils semblent que le preneur d'otages les a abattues dès son entrée dans le magasin. Leur identité est connue et il ne s'agit pas d'éventuels complices, comme certaines sources l'avaient laissé entendre vendredi.

Avant l'assaut, Coulibaly avait déclaré à BFMTV qu'il retenait en otage 17 personnes, dont huit femmes et un enfant. "Il y a quatre morts", avait-il ajouté.

Au final, le bilan de ces attaques se montent à 17 morts - les 12 victimes de Charlie Hebdo, la femme policier tuée par Coulibaly à Montrouge jeudi et les quatre otages de la porte de Vincennes, sans compter les trois terroristes.

Réécoutez l'enregistrement audio des preneurs d'otages:

Enregistrements audio des preneurs d'otage
Enregistrements audio des preneurs d'otage / L'actu en vidéo / 48 sec. / le 9 janvier 2015

agences/pym/tmun

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Un arsenal de guerre retrouvé

Au siège de Charlie Hebdo, les enquêteurs ont retrouvé 31 étuis de calibre 7,62 et cinq ogives, alors que 25 douilles ont été retrouvées à l'extérieur. Dans une voiture, ont notamment été découverts dix cocktails molotov et deux talkie-walkies, ainsi qu'un gyrophare, un pare-soleil barré de la mention "police" et un drapeau djihadiste.

Après l'assaut de vendredi, les policiers ont encore trouvé un lance-roquettes "avec une roquette engagée", dix grenades fumigènes, deux kalachnikov, deux pistolets automatiques. Les démineurs ont aussi découvert sur l'un des deux hommes une grenade disposée de façon à piéger le corps.

Amedy Coulibaly était, lui, armé de deux kalachnikov, d'un pistolet-mitrailleur, de deux autres armes de poing et d'un couteau. Il avait piégé le magasin avec une quinzaine de bâtons d'explosifs à usage civil et un détonateur.

5 millions de tweets #JeSuisCharlie

Le slogan #JeSuisCharlie s'est largement répandu sur les réseaux sociaux en signe de soutien aux victimes de l'attentat meurtrier contre "Charlie Hebdo mercredi". Il a été utilisé dans plus de 5 millions de tweets dans le monde, a annoncé vendredi Twitter France.

Cet élan, inédit autour d'un seul hashtag concernant l'actualité française, a atteint vendredi à 17h américaine la barre des 5'044'740 tweets, avec un pic à 6300 tweets par minute comportant ce mot-clé.

La barre symbolique des 5 millions de tweets a été franchie peu après la mort des trois terroristes.