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Après cinq heures de bétaillère, le vieux train dépose les migrants à la frontière serbo-macédonienne. À l’arrivée: des photographes, des ONG et des gendarmes. Après un ravitaillement offert, entre autres, par la Croix-Rouge, une marche de quelque 4 kilomètres attend les migrants. On dirait une version du Petit Poucet revue par les scénaristes de Mad Max: les déchets jonchent la route, les traverses ont été incendiées et les gens marchent machinalement, sans vraiment parler. Ces quelques mètres, ce seront les seuls que les migrants fouleront sur sol macédonien. En Serbie, l’armée est présente, on vous fouille, on passe des scanners, mais (heureusemnt pour moi par ailleurs) on ne vous demande pas vos papiers. Après une heure de marche, on arrive au village de Miratovac. De là les migrants sont libres de prendre le chemin qui leur plaît. Nombreux optent pour un camp d’accueil à Preševo. C'est là que je me trouve. Demain, Yussef et ses amis iront en bus jusqu'en Croatie. Une nouvelle route, de nouvelles pauses, de nouvelles histoires. (11.10.2015) [Instagram - Nicolae Schiau]