"L'échange" , le dernier film de
Clint Eastwood, c'est le cauchemar de toutes les mères. Et c'est un
film qui remue les tripes, des mères et des autres.
Le cauchemar d'une mère
Dans les années 20 à Los Angeles, Walter, le fils de Christine
Collins (interprétée par Angelina Jolie), est enlevé. Après de
longues recherches , la police lui ramène un garçon qui ressemble à
Walter. Mais au fond d'elle, elle sait qu'il n'est pas son
fils.
Cette mère courageuse va s'opposer aux autorités et à une police
corrompue, qui ira jusqu'à l'interner dans un hôpital
psychiatrique. Et le pire dans tout cela, c'est que l'histoire est
vraie.
Le drame selon Clint Eastwood
Christine Collins a bien vécu et son
histoire fait froid dans le dos. Nous tairons ici la fin du drame
qui l'a frappée, mais sachez que son combat contre la police fit
tomber quelques têtes.
Nul ne peut nier le potentiel dramatique des films de Clint
Eastwood. Le réalisateur l'exploite encore dans "L'échange", avec
un thème récurrent de son oeuvre, l'enlèvement d'enfants ("Un monde
parfait" et "Mystic River").
L'interprétation sobre mais forte d'Angelina Jolie a été saluée
par la critique. Elle est en outre soutenue dans sa lutte par le
révérend Briegleb, joué par le toujours merveilleux Malkovich.
Une île, un trésor et quatre personnes
Une île suédoise. Un trésor viking
introuvable. Quatre personnes pas faites pour se rencontrer, leurs
espoirs et leurs faiblesses. Voilà les ingrédients, parfois
inattendus, parfois un peu moins, des "Grandes personnes" , le premier long métrage d'Anna
Novion.
Pour les 17 ans de sa fille, Albert (un Jean-Pierre Darroussin
toujours aussi juste) emmène sa fille visiter une petite île de
Suède. Il espère y découvrir le trésor d'un Viking de
légende.
Mais la maison qu'il a réservée est occupée par deux femmes, ce
qui va bouleverser les vacances du père et de la fille ainsi que
leur conception du monde.
La folie douce-amère de Darroussin
Comédie douce-amère, "Les grandes personnes" sont avant tout
portées par un Darroussin fragile, dont l'attendrissante folie
berce toute l'histoire.
Il est épaulé par la très fraîche Anaïs Demoustier, actuellement
aussi à l'affiche dans "La belle personne". A noter encore la
présence de la mystérieuse Judith Henry et de l'actrice suédoise
Lia Boysen, encore inconnue chez nous.
Si le film ne bouleverse pas le genre, il a la légèreté, la
fraîcheur et la déraison qu'il faut pour passer un bon moment. Le
tout agrémenté de petites pointes d'humour et du jeu sans fausse
note de ce cher Darroussin. Voir l'interview de l'acteur
durant le 19:30 de la TSR ci-dessus.
"Max Payne", thriller ultra-violent
Les fous de jeux vidéo le savent déjà.
"Max Payne" , l'adaptation du jeu à
succès du même nom, sort cette semaine.
Pour interpréter un flic hors-norme, le réalisateur John Moore a
choisi Mark Wahlberg, très aguerri à ce genre de missions. Pour
venger sa femme, son fils et son partenaire, tués par des voyous
camés à une nouvelle drogue, la Valkyrie, Max Payne s'immerge dans
le milieu de la drogue new-yorkais.
Il devra faire face à des ennemis sans pitié et à ses propres
démons. Entre thriller ultra-violent et passages oniriques, "Max
Payne" pourrait ne pas plaire qu'aux fans du jeu vidéo.
Cécile Rais
L'agenda cinéma
Sorties de la semaine:
"L'échange", de Clint Eastwood. Avec Angelina Jolie, John Malkovitch et Michael Kelly.
"Les grandes personnes", d'Anna Novion. Avec Jean-Pierre Darroussin, Anaïs Demoustier, Judith Henry et Lia Boysen.
"Max Payne", de John Moore. Avec Mark Wahlberg et Chris O'Donnell.
"The Duchess", de Saul Dibb. Avec Charlotte Rampling, Keira Knightley et Ralph Fiennes.
"La bande à Baader", d'Uli Edel. Avec Bruno Ganz.
"Entre les mains", de Raphaëlle Aellig.
La semaine prochaine:
"Mesrine, l'ennemi public no1", de Jean-François Richet. Avec Vincent Cassel et Samuel Le Bihan.
"Tokyo", de Michel Gondry, Leos Carax, Joon-ho Bong. Avec Ayako Fujitani et Ryo Kase.
Sortie romande d'"Entre les mains"
Cette semaine sort également un film suisse, "Entre les mains", produit et réalisé par la journaliste de la TSR Raphaëlle Aellig et coproduit par Arte et la TSR.
"Les mains nous confrontent autant à nos rêves qu'à nos limites, à notre désir de transcender notre condition tout en étant ligotés à notre corps, notre vie terrestre", nous dit la réalisatrice.
"A travers cinq personnages dont la relation au monde passe tout particulièrement par les mains, ce film approche une autre réalité. Celle que nous crient nos mains".
Les cinq personnes présentes dans le film viennent d'univers différents. Miguel Angel Estrella, qui a survécu à la torture de la junte militaire argentine. David Sahadov, jeune aveugle qui doit appréhender le monde grâce à ses mains, ou Maryam Youssef, née sans avant-bras. Le Professeur Maurice Mimoun, chef de service de chirurgie à Paris, ainsi que Sarah Dupenloup, qui travaille dans un parc animalier à Genève, complètent le tableau.