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Sorties ciné: Pitt, Clooney & Co s'éclatent

Brad Pitt, coupe ringarde et simple d'esprit dans "Burn After Reading".
Brad Pitt, coupe ringarde et simple d'esprit dans "Burn After Reading".
Après avoir tutoyé la perfection grâce à "No Country For Old Men", les frères Coen rebondissent dans un registre diamétralement opposé avec "Burn After Reading", comédie loufoque non moins réussie qui met en scène deux complices de longues dates: George Clooney et Brad Pitt.

A cinéastes d'exception, casting exceptionnel: muni de telles
prémisses, "Burn After Reading" , des frères Coen, semble tout
bonnement irrésistible. Choix risqué toutefois pour les frangins
que de s'attaquer à la comédie. Non pas qu'Ethan et Joel ne
connaissent rien au genre, loin s'en faut puisqu'ils sont déjà les
auteurs de la référence absolue du genre avec "The Big Lebowski".
Mais après avoir réalisé un chef d'oeuvre de noirceur tel que "No
Country For Old Men", le soufflé, forcément, ne pouvait que
retomber.

Peu importe, on adore George Clooney, Brad Pitt et John
Malkovich en "lunkheads", têtes de lard bien connues dans le cinéma
des Coen. Sans oublier Frances McDormand (géniale) et Tilda
Swinton.



Ce beau monde se réunit pour clore ce que Joel et Ethan Coen ont
appelé la "trilogie de l'idiot", débutée avec "Intolérable cruauté"
et "O'Brother". Le fil rouge: de l'espionnage loufoque avec cinq
personnages réunis autour d'un CD de données confidentielles
appartenant à un analyste de la CIA fraîchement débarqué (John
Malkovich).

La trilogie de l'idiotie

Le film emmène le spectateur dans le
New Jersey à la rencontre de cinq personnages aussi stupides
qu'attachants. Dans un seul but: promouvoir le comique de situation
qui sied à merveille aux deux compères de la trilogie "Ocean's",
Brad "Pitre" et George "Clowney".



Suite de scènes rocambolesques, rencontres improbables, paranoïa
aux relents de guerre froide, humour absurde et sexualité débridée:
"Burn After Reading" rassemble tout ça à la fois. En toute
légèreté, évidemment. C'est donc peu dire que le film, présenté à
la Mostra de Venise cet été, tranche avec "No Country For Old Men",
alors même que les deux projets ont été développés en
parallèle.



S'il ne marquera pas les esprits comme son prédécesseur, "Burn
After Reading" démontre une fois de plus l'aisance des frères Coen,
qui maîtrisent à la fois la comédie burlesque et le film noir sans
jamais négliger l'esthétique.

Le jour d'après, quand la Terre s'arrêta

Entamé avec "Le jour
d'après" (Roland Emmerich), la mue écolo d'Hollywood se poursuit
avec le remake du "Jour où la Terre s'arrêta", film du père de
"West Side Story" Robert Wise réalisé en 1951. La grosse production
est signée Scott Derrickson, dont on ne connaît guère que
"L'exorcisme d'Emily Rose" (2005).



En substance, la Twentieth Century Fox, déjà productrice de la
première version en noir et blanc, adapte au goût du jour un
classique de la science fiction. Avec évidemment son lot d'effets
spéciaux époustouflants, version troisième millénaire. Mais aussi
avec une adaptation à nos préoccupations: l'écologie a remplacé la
bombe atomique et la guerre froide.



Dix ans après avoir incarné l'icône planétaire Neo dans "Matrix",
Keanu Reeves incarne cette fois-ci un élu du troisième type,
l'extraterrestre Klaatu, dont l'allure est celle d'un humain tout à
fait conventionnel. C'est à lui que revient la difficile tâche de
délivrer à la terre son message d'écolo de l'espace.



Car une fois n'est pas coutume, les extraterrestres n'ont aucune
intention belliqueuse. Enfin quoique: leur mission est avant tout
de sauver la planète bleue, que ce soit avec ou sans les humains...
Un blockbuster hollywoodiens donc, avec du suspense, mais aussi son
lot d'invraisemblances et la balourdise d'effets visuels tous
azimuts.

Plongeon dans l'univers du terrorisme

Après avoir réalisé les "Dalton" (avec
les comiques Eric et Ramzy) en 2001, Philippe Haïm s'attaque avec
"Secret Défense" à un sujet
radicalement différent, mais très actuel: la guerre contre le
terrorisme.



Minutieusement documenté, le cinéaste confronte deux mondes sans
merci, celui de l'unité antiterroriste française, où se retrouve
plongée une jeune étudiante (Vahina Giocante), et celui de
l'islamisme radical dans lequel s'engage un jeune désoeuvré
(Nicolas Duvauchelle). Ce film français ambitieux, mettant en scène
un affrontement haletant, est emmené par le très crédible Gérard
Lanvin, qui campe un flic sans scrupule.



Note: "L'emmerdeur", remake du célèbre film d'Edouard Molinaro
(avec Lino Ventura et Jacques Brel), sort également ce mercredi.
Retrouvez l'interview du réalisateur Francis Veber .



Patrick Suhner

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L'agenda cinéma

Sorties du 10 décembre

"Burn After Reading", de Joel et Ethan Coen. Avec George Clooney et Brad Pitt, Frances McDormand et Tilda Swinton.

"L'Emmerdeur", de Francis Veber. Avec Richard Berry et Patrick Timsit.

"Secret Défense", de Philippe Haïm, Avec Gérard Lanvin, Vahina Giocante, Nicolas Duvauchelle.

"Le jour où la terre s'arrêta", de Scott Derrickson. Avec Keanu Reeves, Jennifer Connelly, Jaden Smith.

"Zhan.gu", de Keneth Bi. Avec Jaycee Chan et Tony Leung Ka Fai

"La Citadelle humanitaire", de Frédéric Gonseth. Documentaire sur la Croix-Rouge

Sorties du 17 décembre

"Blonde Ambition" de Scott Marshall. Avec Jessica Simpson, Luke Wilson, Rachael Leigh Cook.

"Largo Winch" de Jérôme Salle. Avec Tomer Sisley, Kristin Scott Thomas, Karel Roden.

"Les enfants de Timpelbach" de Nicolas Bary. Avec Raphaël Katz, Adèle Exarchopoulos, Léo Legrand.

"Mon espion préféré" de George Gallo. Avec Antonio Banderas, Meg Ryan, Selma Blair, Colin Hanks.

Programme sous réserve de modifications

Nouvelles du cinéma en bref

Keanu Reeves va tourner dans un film qui contera l'histoire de samouraïs en quête de vengeance dans le Japon du XVIIIe siècle, a rapporté mardi Variety. Actuellement à l'écran dans "Le jour où la terre s'arrêta" (lire ci-contre), il jouera l'un des samouraïs dans cette oeuvre montée par le grand studio Universal. Le tournage est prévu en 2009.

La télévision publique italienne a coupé deux scènes un peu chaudes du western gay "Brokeback Mountain" d'Ang Lee (trois Oscars et un Lion d'or), diffusé lundi soir sur Rai Due. Une censure qui a provoqué l'ire des associations homosexuelles, qui ont dénoncé des "coupes grossières digne de la censure des années 50" et "qui en dit long sur le climat culturel en Italie".