Greta Gratos, née sorcière et pétasse cosmique, devenue reine des fées, est assurément une diva: magnétique, étrange et poétique. Une diva née "par hasard" voilà 25 ans au bout du lac. En réalité, elle incarne le double de l'acteur Pierandré Boo ,"qui ne devait être qu'une figure ornementale et présentatrice du Thé dansant de l'Usine à Genève", explique le Genevois à la RTS. Sorte de messagère d'amours potentielles le temps de ces soirées dominicales très prisées.
Un personnage culte au temps des belles heures de la culture alternative genevoise qui est devenu aujourd'hui la figure toujours aussi mythique et trouble, puisque femme interprétée par un homme, d'un documentaire de Séverine Barde.
Greta Gratos "est la couleur de mon âme et mon plus bel outil"
Incarnation de l'imaginaire de l'acteur Pierandré Boo, elle est tout à la fois chanteuse, actrice, chroniqueuse et porte-parole des causes qui lui importent. "Elle est la couleur de mon âme et mon plus bel outil", affirme son créateur. "Il est la matière qui me permet d'exister", rétorque-t-elle.
Greta parle d'inventivité, d'unicité, de lâcher-prise, de liberté et nous invite à nous interroger sur notre propre diversité dans ce long-métrage qui s'avère aussi troublant que sa créature.
Olivier Horner
"Greta Gratos", de Séverine Barde. Sortie romande le 6 février 2019.