L'immense construction de béton et de verre est logée dans le coude du Rhône. On y accède par un petit chemin de terre. Il fait froid, plusieurs vitres sont brisées, il y a parfois des trous dans le sol et des graffitis sur les murs.
Au printemps dernier, le gouvernement genevois a décidé de transformer le bâtiment en centre de détention. Mais à la fin du mois d'août, un collectif a commencé son occupation pour protester contre cette affectation.
Faire vivre le lieu jusqu'au début des travaux
Le Conseil d'Etat a changé d'avis le mois dernier: Porteous deviendra un lieu culturel. A une condition: les occupants doivent "quitter les lieux dans les meilleurs délais". Les occupants ne voient pas les choses de la même manière et veulent faire vivre ce lieu jusqu'au début des travaux, car ils connaissent trop bien les lenteurs de l'administration.
Dans ce collectif, il y a une vingtaine de personnes, des jeunes entre 18 et 35 ans. Des étudiants, des salariés, des sans-emploi. Ils n'habitent pas sur place. Mais pendant leur temps libre, ils retapent le bâtiment, organisent des ateliers, des événements. Ils se réunissent une fois par semaine pour traiter les messages reçus via les réseaux sociaux, pour gérer les contacts avec les politiques. Et avec le public.
Pauline Rappaz/olhor