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Sorties CD: feu électrique pour McCartney

The Fireman, un ex-Beatle hors des sentiers battus. (amazon)
The Fireman, un ex-Beatle hors des sentiers battus. (amazon)
C'est un Paul McCartney incognito qui signe "Electric Arguments" sous le nom de The Fireman. Débarrassé de la pression des majors, il livre un bel album quelque peu inégal. Le rappeur Common revient quant à lui avec un huitième opus ravageur, tandis que Fall Out Boy déçoit.

Paul McCartney n'est pas qu'un ancien Beatle. On le sait, il
mène depuis de nombreuses années une carrière solo, avec un succès
en dents de scie. En revanche, on le connaît moins sous le nom de
Fireman , side-project qu'il
partage avec Martin "Youth" Glover.

"Electric Arguments", 3e album né de la collaboration entre le
légendaire bassiste et le célèbre producteur britannique, est sorti
fin novembre. Il fait suite à "Strawberries Oceans Ships Forest"
(1993) et "Rushes" (1998).

13 titres très inégaux

Avec "Electric Arguments", The Fireman délaisse la musique
purement instrumentale et abandonne la dominante ambient des deux
précédents albums pour revenir à quelque chose de plus classique.
Cela donne un rock doucement mâtiné de pop, mêlé parfois à des
sonorités électro.



Les 13 titres de cet opus ont chacun été écrits et enregistrés en
un jour, le processus ayant duré une année au total. Résultante des
conditions de production sans doute, les arrangements et
compositions sont très fortement inégaux.



"Two Magpies" et "Nothing too much just out of Sight",
délicieusement blues, ou le planant "Universal Here, Everlasting
Now" frisent le génie. Mais les insupportables "Is This Love?" et
"Lovers in a Dream" balancent ce jugement.

Fall Out Boy, ou quand l'ennui guette

Autant le dire dès le
début: "Folie à deux", sixième album de Fall Out Boy , ennuie. Les quatre
boys de Chicago livrent une galette composée de treize titres sans
relief aux antipodes du punk hardcore de leurs débuts.



Qu'elle prenne la forme d'une ballade ("What a catch, Donnie!") ou
de chansons plus rythmées ("America's Suite- hearts", "27"), la pop
punk du quatuor laisse de marbre. Paradoxe pour une musique souvent
qualifiée d'"emo".



Mais tout n'est pas à jeter dans l'album. Titre phare de "Folie à
deux", "I Don't Care" est fort plaisant. On apprécie aussi
l'originalité de "20 Dollar Nose Bleed".

Un Common pas si commun

Common n'est pas le dernier venu
dans l'univers du rap américain. Le MC de Chicago, révélé par "Like
Water for Chocolate" en 2000, album aussi sublime que novateur,
revient avec un 8e opus maintes fois repoussé et intitulé
"Universal Mind Control".



Dans la mentalité de pionnier qui le caractérise, Common se
profile cette fois avec un rap très électro, sous l'impulsion des
Neptunes (Pharrell Williams et Chad Hugo), qui ont produit la
majorité de l'album.



Le tout donne une galette de très haut niveau avec plusieurs
titres ravageurs. Mention spéciale pour "Announcement" et
"Gladiator", qui sample "Gravel Pit" de Wu-Tang. A noter encore
l'extrait d'un discours d'Obama dans "Changes".



Didier Kottelat

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Autres albums attendus

50 Cent, "Before I Self Destruct" (début 2009)

John Frusciante, "The Empyrean" (20 janvier)

Franz Ferdinand, "Tonight: Franz Ferdinand" (27 janvier)

Bruce Springsteen, "Working on a Dream" (27 janvier)

Lily Allen, "Stuck On The Naughty Step" (9 février)

Superbus, "Lova, Lova" (9 février)

U2, "No Line on the Horizon" (2 mars)

L'info musicale de la semaine

Alfred Brendel, l'un des plus grands pianistes de l'histoire de la musique, a définitivement quitté la scène jeudi soir après un dernier concert à Vienne, ovationné pendant 20 minutes par le public.

Au terme d'une carrière de plus de 60 ans, le virtuose autrichien de 77 ans, a tiré sa révérence devant un public viennois enchanté, parmi lequel de nombreuses personnalités politiques du pays, avec le concerto numéro 9 pour piano de Mozart, appelé "Jeunehomme".

Wolfgang Amadeus Mozart a écrit ce concerto à l'âge de 21 ans en le truffant d'innovations surprenantes et d'une exubérance de mélodies sans limites. L'amour de Brendel pour cette oeuvre se reflétait jeudi dans chaque note, jouée avec clarté et chaleur.

Dans l'auditorium du Musikverein, le public debout, envoûté par la limpidité de l'interprétation de Brendel, accompagné par le Philharmonique de Vienne sous la direction de Sir Charles Mackerras, aurait voulu prolonger le plaisir.

Après d'interminables applaudissements, Brendel n'a accordé que deux suppléments, une transcription d'un morceau de Bach intitulé "Nun komm der Heiden Heiland" par Ferruccio Busoni (1866-1924) et un extrait des "Années de Pèlerinage" (1834) de Liszt.

Alfred Brendel est né le 5 janvier 1931 à Wiesenberg (ex-Moravie) en République tchèque. Le vituose indique sur son site internet qu'il consacrera sa retraite à l'écriture, entre autres.