Sorties CD: Bruce Springsteen toujours en forme

A bientôt 60 ans, Bruce Springsteen n'a rien perdu de ses
convictions. Né dans une famille «prolétaire» du New Jersey, ce
démocrate, qui défend depuis 1973 le rêve américain, s'est trouvé
un héraut en la personne d'Obama pour lequel il a ouvert en musique
l'investiture.

Dans la foulée des festivités, «The Boss» vient de sortir son
24e album, « Working on a Dream », dont le single éponyme, qui
avait accompagné la campagne du nouveau président, cartonne dans
les radios depuis quelques semaines.



Doté de 12 titres et d'un bonus, ce nouvel opus a été enregistré par ses mythiques potes de
l'E Street Band durant la dernière tournée «Magic», afin de
conserver au maximum l'énergie du live.

Les différentes facettes du Boss

Avec «Working on a Dream», Springsteen live une galette multi
facettes. On y retrouve en effet de la country («Tomorrow Never
knows»), du western urbain («Outlaw Pete») ou encore des ballades
(trop) sucrées («This Life», «Kingdom of Days).



Mais le Boss n'a rien perdu de son rock pêchu avec le formidable
«Good Eye» à la rythmique lourde et carrée ou encore dans
l'énergique «A Night with a Jersey Devil» (version de luxe).



Sa voix chaude et éraillée fait également merveille dans le
délicat et folk «The Wrestler», tiré du film éponyme avec Mickey
Rourke et qui a reçu un Golden Globe de la meilleure chanson
originale. Au final, même si ce dernier album ne tient pas toutes
ses promesses, il reste du tout bon Springsteen.

Lovebugs: nouvel album pour une année-événement

Voilà déjà 15 ans que Lovebugs égrène
avec talent sa musique britpop aux 4 coins de la Suisse. Pour
marquer cet anniversaire, le quintette bâlois, qui avait fait la
1ère partie du concert des Rolling Stones en Suisse en 2003, sort
son 10e album.



Baptisé «The highest Heights», ce nouvel opus occupera sans doute,
comme les 3 galettes précédentes, les premières places des Charts
du pays.



L'autre événement de cette année-jubilé pour le groupe, sera sans
nul doute sa participation au Concours Eurovision de la chanson en
mai à Moscou. Les Bâlois ont en effet été choisis parmi 55 artistes
pour représenter la Suisse.

Flirt entre Pet Shop Boys et Coldplay

Composé de 11 titres aux mélodies atmosphériques, aux beats
parfois hypnotiques et au rock électrique, le nouvel opus de
Lovebugs a tout pour séduire fans et profanes.



Du planant prélude «Forever Gazing» au dansant «Kitty's Empire» en
passant quelques jolies ballades, Lovebugs joue entre la pop 80's
des Pet Shop Boys («The Highest Heights») et le son de Coldplay
(«Head X», «How can you sleep»).



C'est d'ailleurs ce sentiment de «déjà entendu» qui représente le
principal bémol de cet album agréable à écouter. On se réjouit
quand même de retrouver les Bâlois en tournée (à Lausanne le 26
mars) et on leur tient les pouces pour l'Eurovision.

Charlie Winston, la révélation soul-folk

C'est sans doute le phénomène du moment:
protégé de Peter Gabriel, dont il a fait les 1ères parties, et
soutenu par Catherine Ringer (Rita Mitsouko), le Britannique
Charlie Winston débarque avec un premier album , «Hobo» .



Ce virtuose de la soul, qui a choisi son pseudo en combinant le
Charlie de Chaplin au Winston de Churchill, est né en Cornouailles
d'une famille d'artistes et a pour frère le songwriter Tom Baxter.
Avec sa gratte et ses santiags, il a tout pour plaire: une voix
grave, chaude, presque blues, une belle gueule, et surtout un son
folk et groovy redoutable d'efficacité.



Les 13 titres de « Hobo » sont pour la plupart des bijoux, à
l'image du 1er single «Like a Hobo» qui envoute dès les 1ères
notes. On retiendra encore le fabuleux «Tongue tied» ou le
romantique «I love your smile». A découvrir absolument.



Christine Talos