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Le réalisateur Claude Berri est décédé

Claude Berri avait produit les "Ch'tis", film à 20 millions de spectateurs.
Claude Berri avait produit les "Ch'tis", film à 20 millions de spectateurs.
Le réalisateur et producteur de cinéma français Claude Berri est décédé lundi matin des suites "d'un accident vasculaire cérébral", à l'âge de 74 ans, dans un hôpital à Paris où il avait été admis dans la nuit de samedi à dimanche, a annoncé son agent.

Claude Berri avait été hospitalisé en réanimation chirurgicale
dans la nuit de samedi à dimanche. Il avait déjà souffert d'un
accident vasculaire cérébral il y a quelques années. Né Claude
Langmann, il avait vu le jour le 1er juillet 1934 à Paris.

D'abord acteur

Il commence sa carrière dans le cinéma comme acteur. En 1953, il
apparaît dans «Le Bon Dieu sans confession» de Claude Autant-Lara.
Il joue ensuite notamment dans «Les bonnes femmes» et «Les sept
péchés capitaux» de Claude Chabrol, «L'homme blessé» de Patrice
Chéreau, et plus récemment dans «Astérix et Obélix: mission
Cléopâtre» d'Alain Chabat et «Ils se marièrent et eurent beaucoup
d'enfants» d'Yvan Attal.



En 1963, il passe à la réalisation et signe «Le poulet», un
court-métrage couronné par un Oscar à Hollywood. Il tourne ensuite
de nombreux films, parmi lesquels «Le vieil homme et l'enfant» avec
Michel Simon, «Le pistonné» dans lequel il évoque son service
militaire, ou encore «Sex-Shop».

De «Tchao Pantin» aux «Ch'tis»

Il connaît plusieurs grands succès populaires avec «Tchao
Pantin», César du meilleur film en 1984, dans lequel Coluche montre
qu'il peut jouer avec talent un rôle dramatique, «Jean de Florette»
et «Manon des Sources» avec Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart. Il
réalise également «Uranus», «Germinal», «Lucie Aubrac», et plus
récemment «Ensemble, c'est tout».



Récemment, ce grand amateur d'art avait connu beaucoup de succès
en produisant «La graine et le mulet» d'Abdellatif Kechiche, qui a
obtenu l'an dernier les César du meilleur film et du meilleur
réalisateur, et «Bienvenue chez les Ch'tis» de Dany Boon, qui a
dépassé les 20 millions d'entrées.



Claude Berri a financé une cinquantaine de films signés Eric
Rohmer, Maurice Pialat, André Téchiné, Patrice Chéreau,
Jean-Jacques Annaud, Claude Zidi, Alain Chabat, Les Inconnus,
Costa-Gavras ou Roman Polanski



agences/cab

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Une pluie d'hommages

"On perd peut-être le producteur français le plus important de l'après-guerre", a déclaré le réalisateur Claude Lelouch lundi. "Je pense qu'il avait un sixième sens à la fois artistique et ensuite de spectateur. C'était quelqu'un qui connaissait le public, mais qui a toujours tiré son métier vers le haut."

"Le cinéma français est orphelin", a affirmé Gilles Jacob, le président du Festival de Cannes.

Constantin Costa-Gavras et Serge Toubiana, respectivement président et directeur général de la Cinémathèque française, dont Claude Berri était le président d'honneur, ont rendu hommage à "un homme de passion et d'engouement" qui a joué un rôle "déterminant" dans "l'évolution récente de cette institution".

L'acteur François Berléand a évoqué sur France-Info "un immense producteur, un grand, grand metteur en scène. (...) C'était quelqu'un qui était un peu toujours à la recherche de l'absolu".

"La figure la plus légendaire du cinéma français vient de nous quitter", a réagi Nicolas Sarkozy dans un communiqué.

L'ex-ministre de la Culture Jack Lang a jugé dans un communiqué que "la disparition de Claude Berri sera vécue par les hommes et les femmes de culture comme un véritable déchirement. Sa mort est d'abord celle d'un ami fidèle et chaleureux. C'est une perte immense pour le cinéma."

Son dernier film se terminera sans lui

Claude Berri était en train de réaliser «Trésor», avec François Dupeyron, une comédie avec Mathilde Seigner et Alain Chabat en têtes d'affiche.

"Il s'agissait de son 20e film, en tant que réalisateur, qui se poursuivra malgré sa disparition", a confié lundi son agent, Dominique Segall.