Une table ronde scientifique se tient vendredi à l'Université de Genève afin de discuter des illustrations contenues dans ce manuscrit mathématique de la fin du XVe siècle: ont-elles été vraiment réalisées par le génie italien?
Une formule ambiguë
Luca Pacioli, le moine franciscain et mathématicien auteur de De Divina Proportione ("la Divine proportion", en français), était l'un de ses amis... et il affirme dans son traité que les planches dessinées ont été tracées "selon le principe de Léonard de Vinci".
Une formule ambiguë qui ne convainc pas tout le monde: "Je ne crois pas personnellement que la main de Léonard soit à retrouver ni dans l'exemplaire de Genève, ni dans l'exemplaire qui est, il faut le dire, plus soigné, de la bibliothèque milanaise," affirme Mauro Natale, professeur honoraire à l'Université de Genève.
Un ouvrage rare
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C'est une sorte de reconnaissance graphologique du trait d'un peintre qui permet de reconnaître sa main; et dans ce cas, la main de Léonard n'est pas véritablement reconnaissable," pour ce spécialiste de la Renaissance. "Mais ce sont des sujets qui sont soumis à questions: des experts affirment le contraire. Et donc tout cela est resté heureusement ambigu. En même temps, effectivement, l'objet genevois est d'une très grande rareté, dont il faut apprécier la qualité."
L'ouvrage – qui a pour objet les proportions mathématiques et le nombre d'or – comprend soixante figures géométriques en pleine page. Il sera visible par le public dans l'Espace Ami Lullin de la Bibliothèque de Genève, samedi 2 mars, de 10h à 16h.
Le livre partira ensuite pour Rome, où il sera prêté aux Scuderie del Quirinale où aura lieu une grande exposition pour les 500 ans de la mort de Léonard de Vinci.
Sujet radio: Sylvie Lambelet
Adaptation web: Stéphanie Jaquet