Ça sonne comme du Stromae, mais ce n'est pas tout à fait du Stromae. L'an dernier, Spotify a sorti un album entièrement composé à l'aide de technologies d'intelligence artificielle (IA). Baptisé "Flow Machines", le projet de recherches de la plateforme suédoise a permis à des artistes sollicités par Spotify de générer des mélodies, des harmonies ou des voix à partir d'extraits soumis à des logiciels. Résultat: 15 morceaux dont le titre "Hello Shadow" co-signé par le Belge Stromae.
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Autre exemple, la chanteuse américaine Taryn Southern a sorti l'an dernier l'album "I am AI", dont la musique a été entièrement composée par l'IA Amper. Avec ce logiciel, aucune compétence musicale n'est requise pour créer des morceaux.
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Depuis des décennies, les compositeurs s'aident de machines. Les logiciels de musique assistée par ordinateur (MAO) ont donné naissance à de nombreuses oeuvres. Mais avec l'IA, les chercheurs veulent aller plus loin: que la machine apprenne à composer des partitions originales à base de musiques existantes grâce aux algorithmes, ces suites d'opérations codées sur ordinateur.
Depuis plus de quatre ans, Florian Colombo travaille sur un tel projet. "Nous développons un algorithme capable de comprendre que les notes de musique ont des relations entre elles et quelles sont ces relations", explique au 19h30 le doctorant à l'EPFL. "Selon les types de partition et selon le compositeur, il y aura des règles de relations entre les notes différentes."
Pour faire fonctionner ce Deep Artificial Composer (DAC), les chercheurs ont inlassablement entraîné leur algorithme. Avec pour but de remplacer un jour le compositeur en chair et en os? Ce n'est pas l'objectif, précise Florian Colombo. "Un tel algorithme peut apporter la composition au grand public, à des personnes qui n'ont pas de savoir de composition", estime-t-il.
Et pour les compositeurs avertis, l'IA peut constituer une aide précieuse face au syndrome de la page blanche, ajoute le chercheur.