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Un film péruvien remporte l'Ours d'or à Berlin

La Péruvienne Claudia Llosa a laissé éclater sa joie.
La Péruvienne Claudia Llosa a laissé éclater sa joie.
«La teta asustada», le deuxième film de la Péruvienne Claudia Llosa, 32 ans, a reçu l'Ours d'or du meilleur film à la 59e Berlinale, samedi soir. Le prix a été remis lors de la cérémonie de clôture.

«C'est magnifique! Merci, merci au jury», s'est écriée la jeune
cinéaste, avant de faire monter toute l'équipe du film sur la
scène. «Je veux remercier infiniment ma mère, toutes les femmes et
vous tous, je dédie ce prix à ma mère et à tout le Pérou!», a lancé
la comédienne Magaly Solier aux origines andines, avant de chanter
dans sa langue, le quechua.



Elle campe une jeune femme dont la mère a été violée pendant les
combats entre l'armée et la guérilla maoïste du Sentier lumineux,
et qui souffre d'un mal mystérieux, "la teta asustada"
(littéralement "le sein effrayé") transmis par le sein
maternel.

Repérée dans la rue

Repérée par la cinéaste pour son premier film "Madeinusa", alors
qu'elle vendait des friandises sur les marches de l'église d'un
village dans la région d'Ayacucho au Pérou, Magaly Solier a composé
des chants d'une grande beauté qu'elle interprète en quechua, pour
"La teta asustada".



Cette production hispano-péruvienne qui dépasse la chronique
réaliste en puisant dans l'imaginaire et la musique de la culture
indienne a été très chaleureusement accueillie à la Berlinale.

Du Mali à l'Autriche...

Très élégant sous son chapeau brun, le Malien Sotigui Kouyaté,
72 ans, a salué d'un discours-fleuve son Ours d'argent du meilleur
acteur pour "London river" du Franco-Algérien Rachid Bouchareb qui
l'avait déjà dirigé dans "Little Senegal" en 2001.



"C'est la variété des arbres qui fait la beauté d'une forêt, la
variété des couleurs qui fait un beau bouquet de fleurs, un beau
tapis, et c'est deux mains qui se frottent pour être bien propres",
a-t-il dit en rendant hommage à la Berlinale qui "permet aux
peuples de se rencontrer". Dix-huit films étaient en lice, et tous
les autres prix sont allés à de jeunes talents.



L'Autrichienne Birgit Minichmayr, 31 ans, a été distinguée d'un
Ours d'argent pour son rôle dans "Tous les autres", le portrait
tragi-comique d'un couple signé par l'Allemande Maren Ade, dont le
film a reçu le prix du jury.



De son côté l'Iranien Asghar Farhadi, 36 ans, a gagné l'Ours
d'argent du meilleur réalisateur avec son quatrième film "About
Elly", où il montre comment la jeune bourgeoisie de Téhéran
s'acquitte du respect des convenances dans une société codifiée par
l'islam.

...et de l'Argentine à la Roumanie

Véritable héros de la soirée, le jeune réalisateur argentin
Adrian Biniez, 34 ans, a raflé trois prix avec "Gigante", le
portrait insolite et drôle d'un veilleur de nuit de supermarché qui
sous un physique menaçant cache une âme sensible. Il a reçu le prix
du jury - décerné également à "Tous les autres" - mais aussi celui
du meilleur premier film et le prix Alfred Bauer, du nom du premier
directeur de la Berlinale, qui récompense une oeuvre innovante. "Je
voudrais que ma maman soit là!" a-t-il lancé lancé, fou de
joie.



Scénariste chevronné, l'Israélien Oven Moverman, 42 ans, a gagné
le prix du scénario avec son premier long métrage, "The Messenger",
qui met en scène la douleur des familles de soldats américains
morts en Irak.



"Katalyn Varga", un sombre drame tourné dans les forêts de la
région roumaine de Transylvanie par le Britannique Peter
Strickland, 35 ans, a remporté le prix de la meilleure contribution
artistique pour sa bande son. L'Ours d'or 2008 était allé à "Troupe
d'élite" du Brésilien Jose Padilha.



agences/sbo

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Un court-métrage suisse récompensé

«Polar», court métrage suisse de Michael Koch, a reçu samedi une mention honorifique dans la section «Perspektive Deutsches Kino» à la 59e Berlinale. Le film de 29 minutes était le seul représentant helvétique à Berlin.

Le court métrage tourné dans le canton de Glaris relate la rencontre s'annonçant conflictuelle entre Luis, un garçon de 18 ans, et son père qu'il n'a pas revu depuis des années, indique samedi Swiss Films dans un communiqué.

C'est avec ce film que Michael Koch a terminé ses études à l'Ecole des Beaux Arts de Cologne (KHM).

Le palmarès complet

- Ours d'or du meilleur film: "La teta asustada" ("The milk of sorrow") de la Péruvienne Claudia Llosa, à l'unanimité

- Ours d'argent - Grand prix du jury: ex aequo à "Gigante" de l'Argentin Adrian Biniez et "Alle anderen" ("Tous les autres") de l'Allemande Maren Ade

- Ours d'argent du meilleur réalisateur: l'Iranien Asghar Farhadi pour "Darbareye Elly" ("A propos d'Elly")

- Ours d'argent du meilleur acteur: le Malien Sotigui Kouyaté dans "London River" de Rachid Bouchareb

- Ours d'argent de la meilleure actrice: l'Autrichienne Birgit Minichmayr dans "Alle anderen" ("Tous les autres")

- Ours d'argent de la meilleure contribution artistique: le Hongrois Gabor Erdelyi pour le son de "Katalin Varga" du Britannique Peter Strickland

- Prix Alfred-Bauer, du nom du premier directeur de la Berlinale: ex aequo à "Gigante" de l'Argentin Adrian Biniez et "Tatarak" ("Sweet rush") du Polonais Andrzej Wajda

- Prix du meilleur premier film: "Gigante" de l'Argentin Adrian Biniez

- Ours d'or du meilleur court métrage: "Please say something", film d'animation de l'Irlandais David OReilly

- Ours d'argent du court métrage: "Jade" du Britannique Daniel Elliott

- Prix Teddy (Ourson) du meilleur film gay ou transgenre: "Raging sun, raging sky" du Mexicain Julian Hernandez

- Caméras de la Berlinale: les réalisateurs français Claude Chabrol et portugais Manoel de Oliveira, et le producteur allemand Günther Rohrbach

- Ours de cristal de la section Generation (enfants et adolescents): "My Suicide" de l'Américain David Lee Miller