Après le vote du 30 novembre, le canton avait mandaté l'Institut
de Hautes Etudes en Administration Publique (IDHEAP) pour analyser
les raisons du non (52% des voix) et questionner les Vaudois sur
leurs attentes. Les résultats, présentés publiquement lundi, se
basent sur un sondage mené auprès de 1509 Vaudois et sur une
analyse de la campagne et des résultats du vote.
Refus expliqué
"Les raisons du refus sont claires. C'est l'emplacement, le
concept architectural et le coût. Ce n'est pas un refus de la
culture, mais d'un projet précis", a expliqué Martial Pasquier,
professeur à l'IDHEAP. L'analyse montre que le site de Bellerive,
au bord du lac, a polarisé le débat entre les partisans et les
opposants. "Il suscite tant de passion qu'il faut définitivement
tourner la page. De facto, il sort de la course", a commenté
Anne-Catherine Lyon.
Selon le sondage, une nette majorité des personnes interrogées
(74,5%) penche pour un musée à Lausanne. "Le fait de l'implanter à
Lausanne est bien ressenti", nuance Anne-Catherine Lyon, qui
rappelle que le sondage a été effectué en tout début d'année, avant
qu'une "saine émulation" ne gagne plusieurs communes
vaudoises.
Depuis, cinq communes se sont portées candidates: Yverdon,
Montreux, Lausanne, Ollon et Morges. En tout, le canton a reçu une
vingtaine de propositions, dont plusieurs à Lausanne. Le délai pour
se déclarer candidat court jusqu'à fin mars. Le Conseil d'Etat
choisira un site d'ici fin septembre ou début octobre.
Rumine, thème secondaire
"J'ai toujours dit", rappelle Anne-Catherine Lyon, "que le
canton traitera avec le même respect toutes les candidatures. Il y
aura une analyse minutieuse des sites et une appréciation
politique. Mais il faut savoir que dans pratiquement tous les
cantons, le Musée des Beaux-Arts se trouve dans la capitale",
a-t-elle relevé.
L'étude de l'IDHEAP montre que le site de Rumine/centre-ville,
défendu par les opposants, s'est avéré être un thème secondaire
dans le débat. "Mais comme promis, nous ferons faire une expertise
neutre de ce site", a ajouté Anne-Catherine Lyon.
Pour le prochain projet, les Vaudois réclament une architecture
mieux adaptée (62,5%) et un site accessible en transports publics
(60,8%). Une très large majorité est en outre d'accord avec le
principe du financement mixte, public et privé. "Ce super modèle a
été plébiscité. Cela nous encourage", a ajouté Anne-Catherine
Lyon.
ats/dk
L'Arc lémanique a dit oui, Lausanne a refusé
La carte du vote du 30 novembre montre que le oui était plus net dans l'Arc lémanique.
Une majorité des communes du district de Nyon et de la Riviera ont accepté le crédit d'étude.
Lausanne, qui était la plus concernée, a toutefois dit non.
Au total, 92 des 376 communes vaudoises ont dit oui.
Enfin, selon l'analyse de l'IDHEAP, le crédit d'étude a été plus fortement refusé dans les communes où l'UDC - seul parti qui avait recommandé le non - est le premier parti politique.
Le oui l'emporte dans les communes dominées par les libéraux ou les Verts.