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Michel Piccoli joue "Minetti" à Carouge et à Lausanne

Michel Piccoli lors de son passage à la Cinémathèque suisse en octobre.
Michel Piccoli lors de son passage à la Cinémathèque suisse en octobre.
Michel Piccoli s'installe au Théâtre de Carouge. L'acteur français interprète «Minetti», en première suisse. La pièce de Thomas Bernhard est programmée jusqu'au 8 mars, puis se déplacera à Lausanne.

L'ouvrage de Thomas Bernhard, mis en scène par André Engel,
devait être créé au Théâtre de Vidy-Lausanne en décembre. Il l'a
finalement été en janvier à Paris. Un temps de répétition
supplémentaire s'avérait nécessaire, l'acteur de 83 ans peinant à
mémoriser le texte de ce rôle écrasant.

La critique parisienne a salué «l'immense Piccoli»,
«impressionnant et bouleversant» même si la mémoire du comédien lui
a joué des tours, comme l'indique Libération . Certains l'ont jugé à
la fois «magnifique et pathétique» ( un article de Rue 89 ), d'autres ont souligné que «jusque dans les
accidents imprévisibles de la mémoire, il est alors l'incarnation
de l'absolu au théâtre», selon une critique du Figaro .

Une incarnation qui conduit à la folie

Dans «Minetti», Michel Piccoli campe un vieil acteur obnubilé
par le Roi Lear, le personnage de Shakespeare. Il se retrouve dans
le hall d'un hôtel le soir de la Saint-Sylvestre. Il a rendez-vous
avec un directeur de théâtre qui pourrait lui offrir de jouer Lear
encore une fois. Il évoque alors son existence passée, guettant
l'arrivée de plus en plus improbable du directeur.



«C'est l'histoire d'un artiste en fureur pour qui Lear est le seul
personnage pouvant l'élever dans les hautes sphères de la
création», a expliqué Michel Piccoli. «Minetti ne veut pas être un
petit artiste qui ferait n'importe quoi pour plaire. C'est un homme
d'une immense rigueur, ce qui l'amène dans le délire, la
folie.»

Quête philosophique

La pièce date de 1977 et a été écrite pour l'acteur allemand
Bernhard Minetti. Ce n'est pas un divertissement mais plutôt une
quête philosophique sur le monde du théâtre, sur le métier
d'acteur. «Je ne sais pas ce que c'est qu'un bon acteur», dit
Michel Piccoli. «Le personnage de Minetti est au-dessus de la
notion de bon ou de mauvais acteur. Pour lui, il y a des gens
dignes d'éclairer le public sur des questions existentielles, et il
y a les autres.»



Avis aux amateurs: il reste des places pour les 17 représentations
à Carouge. La pièce sera ensuite jouée onze fois au Théâtre de
Vidy-Lausanne du 21 au 25 avril, puis du 12 au 17 mai.



ats/ps

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