Madeleine Peyroux se la joue tout doux
Près de 3 ans après « Half The Perfect World », la jazz woman
américaine Madeleine Peyroux revient dans les bacs avec « Bare Bones
». Un 4e album intemporel où elle égrène, d'une voix ambrée, 11
chansons mélancoliques et tranquilles.
Mais si depuis ses débuts discographiques en 1996, la Géorgienne
doit son succès et sa renommée à ses réinterprétations de standards
de jazz, du folk ou de la chanson française (Cohen, Dylan,
Mitchell, Waits mais aussi Piaf, Gainsbourg ou Baker), cette fois,
elle change de registre.
En effet, pour la première fois, cette ex-artiste de la rue de 35
ans, qui a grandi à New York et Paris, chante ses propres mots et
ses propres maux également.
Le deuil de son père
Ce changement, Madeleine Peyroux le doit en effet à un deuil.
«C'est la perte de mon père qui a sans doute déclenché cette envie
en moi», avoue-t-elle. Mais si cette fois, elle devient auteure,
elle reste fidèle au style qui l'a fait connaître.
Dès la 1ère chanson, «Instead», on retrouve avec bonheur cette
voix à la Billie Holiday dans un morceau très bluesy, dans la
lignée des précédents albums. Puis les chansons deviennent un peu
plus folk, un peu moins jazz, un peu lassantes parfois, malgré
quelques perles («River of Tears», «Love and Treachery»).
Au final, un album tout doux, quoique un brin ennuyeux, idéal à
l'heure de la sieste les jours de pluie.
Les nuits romantiques de Diana Krall
Après un dernier album en 2006, un
best-of en 2007 et une pause pour pouponner les jumeaux qu'elle a
eu avec son chanteur de mari Elvis Costello, la diva canadienne du
jazz Diana Krall fait son grand retour
avec un 12e album, « Quiet Nights ».
Un opus où sa voix chaude et si reconnaissable fait merveille.
D'autant que la pianiste et chanteuse a choisi de s'inspirer du
Brésil et de reprendre des classiques de la bossa-nova comme «Girl
of Ipanema» (délicieusement transformé en «Boy of Ipanema»).
Avec ses rythmes langoureux et ses accords de piano sensuels, ce
nouvel opus, soutenu par la caresse discrète des violons, fleure
bon les ambiances de plage par nuit de pleine lune. A écouter en
tendre compagnie...
Khaled ou le retour du roi du raï
Après plusieurs années d'absence et
quelques déboires avec la justice pour raisons conjugales,
Khaled fait son grand retour dans
les bacs avec "Liberté".
L'interprète de «Didi» (1991) ou «Aïcha» (1996) y revient aux
racines du raï, une musique qu'il avait lancée il y a bientôt 20
ans. Le chanteur algérien propose une musique plus traditionnelle,
enregistrées dans les conditions d'un live.
Préludes orientaux typiques, oud, guellal, gumbri, transes gnawas
et vocalises puissantes, la star planétaire qu'était devenu Khaled
retrouve, avec cet album presque classique, une liberté qui dépayse
et fait du bien aux oreilles.
The Chinese Man: une session 2 réussie
Révélé en 2006 grâce au
titre «I've Got The Tune», utilisé pour la pub d'une célèbre marque
de voiture allemande, Chinese Man est un collectif français de hip hop, créé
en 2004, qui puise ses influences dans le funk, le dub, ou encore
le jazz.
Après avoir sorti en 2007, «The Groove Sessions» un album réussi
et remarqué qui remettait à jour quelques vieux samples, le combo,
composé de DJ et de beatmakers marseillais, revient avec un «Grove
Sessions, Vol.2».
Cet opus riche et surprenant est composé de 14 titres variés, qui
rappellent parfois l'ambiance lounge de Cafe del Mar. Mention
spéciale à «Ordinary Man» et «He said».
Christine Talos
Les prochains albums attendus
Christophe Willem (13 avril)
Candi Staton, "Who's Hurting Now?" (14 avril).
Calogero, "Embellie" (20 avril)
Olivia Ruiz (20 avril)
Depeche Mode, "Sounds of the Universe" (20 avril)
Pascal Obispo (27 avril)
Ben Harper, "White Lies for Dark Times" (27 avril)
Tokio Hotel (mai)
Iggy Pop, "Préliminaires" (18 mai)
Eminem, "Relapse" (19 mai)
Lara Fabian, "Toutes les femmes en moi" (25 mai)
Les infos musicales de la semaine
La pop-star américaine Madonna va faire appel de la décision d'un tribunal du Malawi de lui refuser l'adoption d'un deuxième enfant dans ce pays, une petite fille orpheline de 3 ans. Un tribunal de Lilongwe a rejeté vendredi matin la demande d'adoption déposée en début de semaine par Madonna. La chanteuse avait déjà adopté un premier enfant, un petit garçon, dans ce pays pauvre d'Afrique australe, suscitant une polémique sur le passe-droit dont elle aurait bénéficié grâce à sa célébrité.
Paul McCartney, Ringo Starr et d'autres vedettes vont se produire en concert samedi à New York pour soutenir l'enseignement de la méditation transcendantale dans les écoles, une initiative du metteur en scène David Lynch. Les deux ex-Beatles, qui ne se sont pas produits ensemble depuis 2002, devaient participer vendredi à Manhattan à une conférence de presse au Radio City Hall avec le réalisateur américain, dont la fondation lance une campagne pour éduquer un million de jeunes à risque, baptisée "le changement commence à l'intérieur de soi" ("Change Begins Within").
Des "souvenirs" qui "font des îles flottantes" du titre "A Ostende" aux "montagnes où subsistent encore ton écho" de "La nuit je mens", de nombreux artistes ont rendu hommage à Alain Bashung mercredi soir au Centre musical Barbara dont le chanteur était le parrain dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Plus de deux semaines après sa disparition le 14 mars à l'âge de 61 ans des suites d'un cancer du poumon, Raphaël, Mathieu Chedid, Joseph d'Anvers, Dominic Sonic, Axel Bauer, Manu (ex Dolly), Adrienne Pauly et Camille Bazbaz, Fred, Alain Chamfort, Lizzy Ling, pour ne citer que quelques artistes présents, ont témoigné de leur admiration pour Bashung en reprenant plusieurs de ses chansons.