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Rétrospective Hans Erni au Kunstmuseum

Le Lucernois Hans Erni fête cette année son centenaire.
Le Lucernois Hans Erni fête cette année son centenaire.
Le Kunstmuseum de Lucerne rend hommage à l'artiste suisse Hans Erni qui a fêté cette année ses 100 ans. Du 24 mai au 4 octobre, il lui consacre une rétrospective réunissant pas moins de 250 travaux.

Il s'agit de la première exposition d'envergure dédiée à
l'oeuvre de Hans Erni depuis 37 ans. Très populaire, le créateur
lucernois a en effet longtemps été dédaigné par la critique et les
musées publics, qui lui reprochent un art affirmatif et purement
décoratif.



A l'occasion du centenaire de l'artiste, le directeur du
Kunstmuseum de Lucerne estime qu'il est temps de réévaluer son
oeuvre sans préjugé. Peter Fischer et son équipe ont choisi 250
oeuvres s'étalant sur près de 80 ans.

Prendre du recul

Leur accrochage dans les lumineux espaces du KKL de Lucerne
permet de prendre du recul par rapport à une iconographie qui a été
omniprésente dans la vie publique suisse durant des décennies. On
comprend mieux comment, attentif aux attentes du grand public et de
ses commanditaires, Hans Erni a pu connaître un tel succès.



L'exposition débute et se termine avec la fresque conçue pour
l'exposition nationale de 1939: «La Suisse, pays de vacances des
peuples» appelée aussi «Landibild». Pour Peter Fischer, il s'agit
d'une oeuvre clé de l'art suisse. Elle fit connaître l'artiste
alors âgé de 30 ans dans tout le pays du jour au lendemain.Le
Kunstmuseum présente 35 mètres des 91 mètres de l'oeuvre originale
qui mesure par ailleurs 5 mètres de haut.

Plusieurs étapes

La première partie de l'exposition retrace le processus par
lequel l'artiste a trouvé son style. A la fin des années 30, Hans
Erni a complété son art d'abord abstrait avec des éléments
concrets, provenant parfois de l'iconographie traditionnelle. Cette
synthèse constituait une grande innovation qui reste intéressante
aujourd'hui, juge Peter Fischer.



Dès les années 40, Hans Erni peint les tableaux qui l'ont rendu
populaire et que l'on reconnaît par ses thèmes récurrents: les
chevaux, mère et enfant, le sport, la technique, la guerre, la
politique ou l'environnement.



Enfin, la rétrospective présente les multiples commandes exécutées
par l'artiste: d'un billet de banque à une récente peinture murale
pour l'ONU en passant par les affiches sur lesquelles s'exprime sa
fibre sociale et écologique.

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Le parcours de Hans Erni

Hans Erni est né le 21 février 1909 à Lucerne. Dans les années vingt, il fait un apprentissage de géomètre et devient dessinateur en bâtiment.

Après avoir fréquenté l'école des arts appliqués, il part pour Paris. Il y fait la connaissance de Picasso, Braque, Arp et Calder. En 1932, il contribue à la fondation du groupe "Abstraction-Création".

En 1937, l'artiste devient membre de l'"Allianz", un groupe qui voulait promouvoir l'art abstrait en Suisse. L'expérience du national-socialisme et de la Deuxième Guerre mondiale ont conduit Hans Erni au marxisme.

L'artiste devient un "traître à la patrie". Les autorités le boycottent jusqu'à ce que le peintre se détourne du communisme, dégouté par le régime de terreur mis en place par Staline.

Le Lucernois reçoit dès lors commande sur commande: de l'UNESCO, de l'OMS, de l'industrie chimique, de la SSR, des PTT ou encore de la Croix-Rouge.

Il produit des tableaux et des tapis muraux, des mosaïques, des affiches, des illustrations de livres, des médailles ou encore des timbres. Ses travaux sont marqués par la mythologie grecque, la philosophie, la foi en la technique, les sciences, le sport.

La communication et surtout ces dernières années la protection de l'environnement sont des thèmes récurrents. Ce créateur a reçu de nombreux prix.