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Les jeux vidéo, un coup de pouce pour reconstruire Notre-Dame de Paris?

Une capture d'écran du jeu "Assassin's Creed Unity". [Ubisoft]
Séquence 2 / Vertigo / 5 min. / le 17 avril 2019
La cathédrale Notre-Dame de Paris n'a pas inspiré que les écrivains, poètes, réalisateurs et musiciens. Elle occupe aussi une place dans les jeux vidéo, ce qui pourrait aider à la reconstruction de l'édifice ravagé par les flammes lundi soir.

Le jeu vidéo, objet culturel désormais incontournable, pourrait donner un coup de pouce à la reconstruction de l'édifice ravagé par les flammes lundi soir. C'est le cas de "Assassin's Creed Unity", édité par Ubisoft en 2014, un jeu dans lequel la cathédrale Notre-Dame de Paris tient un rôle central. Le participant peut escalader le bâtiment, grimper jusqu'au sommet de la flèche et explorer les coins et recoins intérieurs du bâtiment. Dix millions de joueurs l'ont fait.

Dans le jeu, la version finale de la cathédrale n'est pas scientifiquement ni historiquement fidèle à 100% à la réalité. Certes, des questions de droit d'auteur, de jouabilité, d'esthétique et de scénario ont poussé les créateurs de "Assassin's Creed Unity" à prendre quelques libertés. Mais, les données utilisées, elles, sont réelles. Les deux ans de travail effectués pour créer Notre-Dame en pixels, aussi. Pour participer à la rénovation de l'édifice, Ubisoft a décidé d'offrir "Assassin's Creed Unity" en téléchargement gratuit pendant une semaine. Par ailleurs, l'éditeur français a annoncé un don de 500'000 euros pour financer la reconstruction de la cathédrale.

L'utilité de la modélisation en 3D

Grâce aux données récoltées pour la création du jeu, un porte-parole de Ubisoft a assuré au quotidien Le Monde que l'entreprise réfléchissait à la meilleure manière d'aider à la rénovation de Notre-Dame.

La semaine dernière, quelques jours avant l'incendie, une réunion d'universitaires avait lieu sur le campus du Vassar College, au nord de New York. But de la séance: répertorier un gigantesque volume de données de modélisation en 3D de la cathédrale. Ce sont les données concernant l'édifice les plus précises du monde, affirme aujourd'hui l'Agence France Presse.

A l'Université de Lausanne, le projet Palmyre mise aussi notamment sur la modélisation 3D pour reconstituer en partie l'histoire de la ville syrienne. Mais si la modélisation 3D peut donner de bonnes informations, elle ne dit néanmoins rien de l'intérieur des structures, des matériaux utilisés, par exemple.

>> A lire : Une start-up française modélise en 3D le patrimoine mondial en danger

Notre-Dame, star des jeux vidéo

"Assassin's Creed Unity" n'est pas le seul jeu vidéo à mettre en scène l'édifice parisien. Des jeux d'aventure, d'énigmes, de cours, de rythme... depuis le début du jeu vidéo ou presque, la cathédrale constitue un édifice apprécié des éditeurs de jeux qui ne se lassent pas de l'utiliser. Cela commence avec "Hunchback" sur Commodore 64 dès 1983.

Dans "Le Saboteur" en 2009, l'édifice est un véritable point de repère pour le joueur qui se bat dans Paris aux côtés de la résistance. Les FPS (First Person Shooting, soit les jeux qui se jouent à la première personne) "Battlefield" et "Call of Duty" intègrent eux aussi Notre-Dame dans le décor. Il y a aussi "Rythm thief & les mystères de Paris" sorti en 2012 sur Nintendo 3DS, ou encore "Madness 3", un jeu de course de 2003 dans lequel le joueur incarne un chauffeur de taxi qui fait la course dans les rues de Paris.

La cathédrale Notre-Dame de Paris fascine, y compris dans un monde fait de pixels. Yannick Rochat, spécialiste en jeu vidéo à l'Université de Lausanne, explique que l'édifice est un symbole suffisamment fort pour que tout le monde se dise en jouant, y compris à l'étranger: "Oh, c'est à Paris que ça se passe!".

Sujet radio: Antoine Droux

Adaptation web: Lara Donnet

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