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Fresque géante de Hans Erni installée à Genève

Hans Erni était accompagné de Micheline Calmy-Rey aux Nations.
Hans Erni était accompagné de Micheline Calmy-Rey aux Nations.
La Ville de Genève a inauguré samedi une fresque monumentale du peintre Hans Erni. Sur les deux murs de l'entrée du Palais des Nations, l'oeuvre en céramique décline le combat pour la paix de l'artiste, qui a fêté ses cent ans cette année.

"Cette fête pour la paix ne pouvait mieux être symbolisée que
par toutes celles et tous ceux qui comme Hans Erni ont traversé le
siècle passé, acharnés à se battre pour la vie", a expliqué Rémy
Pagani, le nouveau maire de Genève. Il a rendu hommage aux 56
centenaires du canton dont certains faisaient partie de
l'assemblée.



Hans Erni s'est réjoui de voir "toute la ville et tout le pays"
réunis. "Laissez percer vos idées, entrez dans les murs qui ne sont
que transparence. Car c'est de l'intérieur que sort tout ce qui est
l'esprit des Nations Unies", a t-il ajouté, incitant le public à la
réflexion et à l'espoir de paix devant les murs du Palais des
Nations.

Réalisée en une année

Dénommée "ta panta rei", en grec "tout en mouvement", l'oeuvre
porte l'espoir de liberté et l'aspiration à la dignité "qu'une
multitude de personnes venus de tous les horizons de la planète
viennent crier à la place des Nations", a rappelé Rémy Pagani. "La
commande de cette fresque par la Ville de Genève veut symboliser
cet espoir". La réalisation en un an seulement a elle-même été un
"vrai combat".



La démarche a été menée "au pas de charge" avec l'administration
et la Mission permanente des Nations Unies à Genève pour faire
"s'ouvrir les portes onusiennes", a encore souligné le maire de
Genève.



Sergei Ordzhonnikidze, directeur général de l'Office des Nations
Unies à Genève, a exprimé sa gratitude aux autorités fédérales,
cantonales et municipales pour cette fresque pour la paix, "qui met
en valeur les liens très forts de Genève avec les Nations Unies".
Il a aussi félicité l'artiste pour le message qu'elle porte.

"Elle est le signe de la fidélité de
Hans Erni à la cause de la paix et à la paix entre les nations", a
indiqué le conseiller d'Etat genevois Laurent Moutinot. Regrettant
que "la Suisse officielle ait souvent ignoré et rejeté l'artiste
dans le passé, il a estimé que le peintre est aujourd'hui
"l'artiste de tous les Suisses".



Cette fresque sur la paix "s'inscrit dans un effort de dialogue
recherché par la Communauté internationale pour fonder les
relations internationales sur plus de contribution", a quant à elle
souligné la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey. "L'art,
vecteur de communication y contribue aussi", a-t-elle ajouté.

Calmy-Rey sifflée

Rappelant que le maintien et l'essor de "la Genève
internationale" est un atout majeur de la Suisse, Micheline
Calmy-Rey a invité les autorités fédérales, cantonales et
municipales à parler d'une seule voix. "Cette fresque est un bel
exemple de l'engagement de la ville envers les institutions
internationales". Evoquant alors le projet de construction d'un
site unique pour l'Organisation mondiale du commerce (OMC), la
conseillère fédérale a déclenché les sifflements d'opposants.



"Il permettra d'ancrer à Genève une organisation de premier plan
pour la gouvernance mondiale", a-t-elle cependant réaffirmé avec
détermination.



ats/mej

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Le parcours de Hans Erni

Hans Erni est né le 21 février 1909 à Lucerne. Dans les années vingt, il fait un apprentissage de géomètre et devient dessinateur en bâtiment.

Après avoir fréquenté l'école des arts appliqués, il part pour Paris. Il y fait la connaissance de Picasso, Braque, Arp et Calder. En 1932, il contribue à la fondation du groupe "Abstraction-Création".

En 1937, l'artiste devient membre de l'"Allianz", un groupe qui voulait promouvoir l'art abstrait en Suisse. L'expérience du national-socialisme et de la Deuxième Guerre mondiale ont conduit Hans Erni au marxisme.

L'artiste devient un "traître à la patrie". Les autorités le boycottent jusqu'à ce que le peintre se détourne du communisme, dégouté par le régime de terreur mis en place par Staline.

Le Lucernois reçoit dès lors commande sur commande: de l'UNESCO, de l'OMS, de l'industrie chimique, de la SSR, des PTT ou encore de la Croix-Rouge.

Il produit des tableaux et des tapis muraux, des mosaïques, des affiches, des illustrations de livres, des médailles ou encore des timbres. Ses travaux sont marqués par la mythologie grecque, la philosophie, la foi en la technique, les sciences, le sport.

La communication et surtout ces dernières années la protection de l'environnement sont des thèmes récurrents. Ce créateur a reçu de nombreux prix.