Hervé, 14 ans, a de la ferraille plein les dents et vit seul
avec sa mère. Entouré de ses potes autant experts que lui en
matière de roulage de pelles, il n'a qu'une obsession: sortir avec
une fille.
"Les Beaux gosses", c'est une comédie de dépucelage signée Riad
Sattouf. Cet auteur de BD ("La vie secrète des jeunes") réalise-là
son premier film. Un début au cinéma d'emblée salué: "Les Beaux
gosses" a été sélectionné à La Quinzaine des Réalisateurs à
Cannes.
Sattouf est allé chercher son équipe de boutonneux à la source. Il
a sillonné les collèges de Paris durant trois mois pour trouver les
perles rares.
Un joli casting de boutonneux
"Magnifiques spécimens", Hervé (Vincent Lacoste), son pote Camel
(Anthony Sonigo) et les autres sont extraordinaires d'authenticité.
Rien ne leur a été épargné: look atroce, acné, coupe mulet
,...
Comme le suggère le titre ironique, ces "beaux gosses" ne sont pas
vraiment les lovers du préau... Complexé mais volontaire, Hervé
atteindra-t-il le Graal?
Souvent crue, jamais grossière, toujours drôle, la teen-comedy de
Riad Satouff est moins trash qu'"American Pie", plus réaliste que
"La Boum". Une scène de baiser (ou soupe de langues) fait référence
à "Kids" de Larry Clark. A relever, la bande-son signée Flairs.
Quand Cantona fait son cinéma
Star des pelouses et du tapis rouge,
Eric Cantona peut se vanter d'avoir été l'une des sensations sur la
Croisette. Coproducteur de "Looking for Eric", Cantona a aussi
fourni l'idée de départ à Ken Loach: une fiction autour du
football.
Le concept a donné naissance à l'histoire d'Eric Bishop (Steve
Evets), postier à Manchester, qui s'enfonce dans la dépression.
Jusqu'au jour où il s'adresse au poster d'Eric Cantona affiché sur
le mur de sa chambre. Son imagination est assez persuasive pour
qu'à sa très grande surprise, le footballeur français lui réponde
et lui redonne goût à la vie.
Autodérision
Partiellement reconverti dans le cinéma ces dernières années
("L'outremangeur", "Le deuxième souffle" notamment), Eric Cantona
incarne cette fois son propre personnage. "C'était un sentiment
étrange. C'est comme être, tout en se regardant être", avait-il dit
à Cannes.
Les réponses énigmatiques ou autres proverbes fumeux foisonnent
dans le film et contribue à sa drôlerie. Eric Cantona pratique
l'autodérision à fond. Un registre qui invite à reméditer certaines
de ses déclarations: "Quand les mouettes suivent un chalutier,
c'est parce qu'elles pensent que des sardines seront jetées à la
mer" (Cantona, 1995).
Au pays des merveilles...
Une petite fille qui s'ennuie et rêve
d'un autre monde. C'est l'histoire de "Coraline", un best-seller de
Neil Gaiman paru en 2003 et devenu un film d'animation réalisé par
Henry Selick.
Coraline, 9 ans, vient d'emménager avec ses parents à la campagne.
Ils ont peu de temps à lui consacrer. Alorselle s'ennuie. Un jour,
elle découvre dans une pièce vide une petite porte murée. Elle
passe de l'autre côté... et découvre un univers paradisiaque,où
leslibellules vous souhaitent la bienvenue.
Seule bizarrerie inquiétante: tous les êtres "vivants" ont des
boutons cousus à la place des yeux...
Un thriller politico-médiatique
Membre du Congrès américain et à la
tête du comité qui supervise les dépenses de la Défense, Stephen
Collins (Ben Affleck) est promis à un brillant avenir. Mais lorsque
sa jeune assistante est tuée dans des circonstances mystérieuses,
certains secrets font surface... Cal McAffrey (Russel Crowe),
journaliste chevronné et ami de longue date de Collins, va enquêter
sur l'affaire.
L'affiche de " Jeux de pouvoir " (en avant-première mardi soir dans
plusieurs cinémas romands, mais en salle le 17 juin) fait
saliver... Pourtant, le duo Affleck-Crowe n'est pas le premier
choix de Kevin Macdonald. Le réalisateur avait d'abord confié les
rôles à Brad Pitt et Edward Norton, qui se sont désisté.
Rachel Antille
L'agenda cinéma
Les sorties de la semaine
"Coraline" de Henry Selick. Dessin animé.
"Jusqu'en enfer", de Sam Raimi. Avec Justin Long, Alison Lohman, Jessica Lucas, Lorna Raver, David Paymer.
"Je vais te manquer", d'Amanda Sthers. Avec Carole Bouquet, Pierre Arditi, Patrick Mille, Anne Marivin, Fred Testot.
"Les beaux gosses", de Riad Sattouf. Avec Vincent Lacoste, Anthony Sonigo, Alice Tremolières, Julie Scheibling, Camille Andreys.
Les sorties du 17 juin
"Ne te retourne pas", de Marina de Van. Avec Monica Bellucci, Sophie Marceau.
"Le funambule", de James Marsh. Avec Philippe Petit.
"Tellement proches", d'Eric Toledano et Olivier Nakache
L'info cinéma de la semaine
La mystérieuse mort de David Carradine
L'acteur américain, retrouvé sans vie jeudi dans sa chambre d'hôtel à Bangkok, est peut-être décédé d'un «accident auto-érotique». C'est ce qu'a indiqué vendredi la police thaïlandaise.
«Une corde était attachée autour de son cou et une autre à son organe sexuel, et les deux étaient reliées ensemble et pendues à la penderie», a déclaré le général Worapong Siewpreecha, de la police métropolitaine de Bangkok. «Dans ces circonstances, nous ne pouvons pas être sûrs qu'il a commis un suicide, mais il a pu mourir (d'un accident) de masturbation», a-t-il affirmé.
David Carradine, héros de la série télévisée «Kung Fu» et des films «Kill Bill» de Quentin Tarantino, a été retrouvé pendu, nu, dans sa chambre d'hôtel jeudi matin à Bangkok. La police avait initialement évoqué un possible suicide. C'est une femme de ménage de l'hôtel de luxe Nai Lert Park qui a découvert le corps sans vie de l'acteur américain, âgé de 72 ans. Carradine était à Bangkok pour le tournage d'un film, «Strech», réalisé par Charles de Meaux et produit par la société française MK2.
David Carradine, fils de John Carradine, l'un des acteurs préférés de John Ford, avait débuté à la télévision dans de très populaires séries télévisées, en particulier «Kung Fu» créée par Bruce Lee dans les années 1970. Récemment, le réalisateur américain Quentin Tarantino avait fait appel à lui pour jouer le méchant dans les deux volets de «Kill Bill» en 2003.
David Carradine s'était marié à cinq reprises, la dernière fois en 2004, et était père de deux filles.