Avec les 200'000 billets du Paléo, les 105'000 du Montreux Jazz Festival, ou encore les 60'000 de Sion sous les étoiles, ajoutés aux 400'000 de la Fête des Vignerons et 120'000 du Cirque du Soleil, on arrive déjà à 880'000 billets en vente. Et il faut encore y ajouter les places de tous les autres festivals... de quoi arriver à près d'un billet sur le marché par habitant de la Suisse romande.
"La Suisse est très particulière. C’est un des pays qui a le plus de festivals et d’activités par habitant. C’est un peu un eldorado de la musique et du spectacle", estime Mathieu Jaton. Le directeur du Montreux Jazz évoque une offre devenue "nettement supérieure à la demande".
"Il y a trop de festivals qui se ressemblent"
Un constat partagé par la plupart des observateurs du milieu musical, à l'instar du directeur du Paléo Festival: "Je pense qu’il y a trop de festivals qui se ressemblent, avec le même genre de programmation. On constate que depuis deux ou trois ans, il y a une diminution moyenne de 5 à 10% de fréquentation dans tous les festivals", confirme Daniel Rossellat. "C’est un sujet de préoccupation pour nous aussi, bien sûr, mais comme on a vendu 97% de nos billets, on est un peu moins stressés que d’autres, peut-être".
A Neuchâtel, toutefois, Festi'Neuch s'affiche en contre-exemple, car l'événement a réussi cette année à vendre ses 50'000 billets. "Je pense qu'on est un peu à contre-courant du business de la musique et d’autres modèles de festivals. C’est d’abord le festival des Neuchâtelois, avec les pieds bien ancrés dans un terroir, dans une réalité, un contexte régional", avance son directeur Antonin Rousseau.
A chacun sa spécialité
Pour Mathieu Jaton, "le plus important, c’est que chaque organisateur de spectacle se pose la question par rapport à son modèle économique et ses spécificités". Des spécificités qui ont permis au Montreux Jazz de stabiliser ses ventes, pour le moment, par rapport aux années précédentes. Du côté de Paléo, le festival pourrait devoir se remettre à faire ce qu’il n’a pas fait depuis des années pour écouler ses derniers billets: de la promotion.
Gilles de Diesbach/vic