Sorties ciné: les G.I.Joe face aux nettoyeuses
A ma gauche, Hollywood dans toute sa splendeur: action et gadgets dans "G.I.Joe. Le retour du cobra". A ma droite, le cinéma indépendant et grinçant avec "Sunshine Cleaning". Deux facettes du cinéma s'affrontent cette semaine et ce n'est pas forcément le plus gros budget qui l'emporte.
Dans les années 70 à 90, les filles avaient des barbies et les
garçons des G.I.Joe. Vingt ans plus tard, les premières viennent de
fêter leurs 50 ans et les seconds tentent un impossible come-back
au cinéma. Mais "G.I.Joe. Le retour du cobra" pourrait leur porter un coup fatal.
Ce 8e long-métrage de Stephen Sommers ("La Momie", "Van Helsing")
fait revivre les petites figurines articulées, mais il en fait des
tonnes. Ceux qui étaient des petits soldats certes très forts
deviennent des terminators invincibles. Beaucoup comparent
d'ailleurs ce film à "Transformers": un scénario pâlichon et abus
d'actions: 112 voitures sont laminées, un nouveau record.
Sournois terroristes et G.I altruistes
Un vilain méchant nommé Destro à la tête
d'une vile troupe terroriste appelée Cobra. De vrais héros
américains dans des voitures superpuissantes. De beaux gars
baraqués, une gentille rousse et une brune aussi sensuelle que
scélérate. Une lancinante impression de déjà vu?
Mais si vous êtes fan de gadgets, vous aimerez la "combinaison
accélératrice Delta 6". Ca en jette et ça permet, nous assure-t-on,
de sauter plus haut et courir plus vite que tout le monde!
Nos supers G.I. font aussi escale à Paris (enfin en apparence, car
les scènes sont tournées à Prague): on y assiste notamment à un
déroutant effondrement de la Tour Eiffel et à une poursuite
effrénée autour de l'Arc de Triomphe. Très ou trop plein la
vue...
D'un "sunshine" à l'autre
"Little Miss Sunshine" avait été un
succès aussi inattendu que phénoménal. Ses producteurs surfent sur
la vague du "sunshine" avec un nouveau film, "Sunshine Cleaning" , une comédie
dramatique complètement dans la même veine.
L'intrigue met toujours en avant la vie de gens simples et
attachants. L'idée demeure aussi originale que drôle: une mère de
famille nettoie des scènes de crimes. Le ton ne change pas: léger,
plein de vie et ironique à souhait.
Autre point commun, le retour d'Alan Arkin, oscarisé dans "Little
Miss" pour son rôle de papy obsédé. Ici, il est à nouveau papy et à
nouveau déjanté.
Il n'y a pas de sot métier...
Une maman célibataire sans le sou qui peine à nouer les deux
bouts en faisant des ménages. Une femme sympathique mais
malheureuse qui cherche sa voie. L'idée de base n'est pas nouvelle,
mais la solution qui est trouvée par l'héroïne fait basculer ce
film, le quatrième de la réalisatrice néo-zélandaise Christine
Jeffs.
Un peu par hasard, Rose lance avec sa soeur une entreprise que
l'on peut appeler pour nettoyer un lieu où un crime s'est produit.
Les deux femmes se retrouvent en face de scènes embarrassantes dans
des endroits sordides. Et, très vite, les deux soeurs commencent à
attendre les drames avec impatience: "Un suicide? Chic, on y va!"
Vous avez dit grinçant?
L'étrange poésie de l'amour aveugle
On entend souvent que l'amour est
aveugle, mais qu'en est-il de l'amour quand on est aveugle? Le
réalisateur slovaque Juraj Lehotsky explore le sujet dans son
premier long-métrage "Amours aveugles" , une approche aussi réaliste que
poétique de la quête de l'âme soeur.
"Amours aveugles" a été présenté lors de la Quinzaine des
réalisateurs du festival de Cannes avant d'être présélectionné en
vue des Oscars 2009.
Dans ce film-documentaire, on pleure et on rit, on souffre et on
s'émeut. Découpé en quatre parties, une par personnage non voyant
de naissance, il offre une nouvelle vision de l'amour.
Frédéric Boillat
Publié
L'agenda cinéma
Les sorties de la semaine
"G.I.Joe. Le réveil du cobra", de Stephen Sommers. Avec Sienna Miller, Channing Tatum et Dennis Quaid.
"Sunshine cleaning", de Christine Jeffs. Avec Emily Blunt et Alan Arkin.
"Amours aveugles", de Juraj Lehotsky. Avec Peter Kolesar et Iveta Koprdova.
Les sorties du 12 août
"Whatever Works", de Woody Allen. Avec Larry David, Patricia Clarkson et Evan Rachel Wood.
"Partir" de Catherine Corsini. Avec Kristin Scott Thomas, Sergi Lopez et Yvan Attal.
"Neuilly sa mère", de Gabriel Julien-Laferrière. Avec Samy Seghir et Jérémy Denisty.
"Hyper tension 2", de Brian Taylor et Mark Neveldine. Avec Jason Statham et Amy Smart.
"Bandslam", de Todd Graff. Avec Alison Michalka et Vanessa Hudgens.
L'info cinéma de la semaine
Plus que deux mois à attendre pour les fans de polars: l'une des adaptations les plus attendues de l'année doit sortir le 14 octobre dans les salles de Suisse romande. Il s'agit de "Shutter Island", tiré du thriller éponyme de Dennis Lehanne, qui a été un succès en librairie.
La bande annonce du film a été dévoilée récemment (voir ci-dessous) et elle aguiche déjà les fans, d'autant plus que des poids lourds ont oeuvré, tant devant que derrière la caméra.
C'est en effet Martin Scorcese qui a réalisé ce film, alors que Leonardo Di Caprio interprète le premier rôle.
L'histoire du film est celle de deux marshals (Leonardo Di Caprio et Mark Ruffalo) qui se retrouvent sur une île hostile à enquêter sur la disparition d'un patient au sein d'un hôpital pour criminels déséquilibrés. Un huis clos haletant qui va peser lourdement sur les deux personnages...
La première adaptation de Dennis Lehanne s'était soldée par un triomphe en salles: "Mystic River", réalisé par Clint Eastwood.