Anael Miller fait partie de cette
jeune génération d'auteurs-compositeurs-interprètes francophones
bourrés de talent qui percent depuis quelques mois. S'il est
difficile pour eux de conquérir une place au soleil, cette rebelle
pourrait faire du bruit avec son "Silence".
Ce premier album passe sans crier gare et avec une douce folie de
la révolte acerbe à l'espièglerie mutine. Des mélodies calmes à la
guitare et une voix caressante, on imagine déjà écouter des
complaintes tendres. Mais les paroles, que ne renierait pas le
Renaud des jeunes années, soulèvent aussi et surtout une plaisante
insoumission.
Petites méditations sur le monde
Politique, société, éducation, tout vacille sous l'oeil
sarcastique d'Anael Miller. La langue est crue, les vulgarités
(gentilles) fusent, mais sans jamais choquer tant cela sonne
vrai.
"Pourquoi" renvoie à leurs études les éternels poseurs de
questions. "Dans la tête" prie les gens de ne pas écouter les
racontars. "Juste une seconde" est une demande à "ouvrir les yeux
et faire un doigt à ce putain de monde". "Lila" aspire à la fête et
à la liberté.
Enfin, "Moins que rien" fait l'effet d'un ovni avec une "plongée
dans la gadoue" dans le but de refaire le monde. Un titre qui
résume à lui seul cette plume inspirée.
L'aborigène qui émeut l'Australie
Une envie de vous laisser aller à
la méditation, une tentation de vous évader vers le monde inconnu
des aborigènes, un désir d'écouter une voix forte, simple et
sensible? Le timbre déroutant de Geoffrey Gurrumul Yunupingu et son premier
album, "Gurrumul", sont pour vous.
Gurrumul est en passe de devenir un phénomène social autant que
musical. Premier artiste aborigène à percer dans la sphère musicale
australienne, il a créé un nouveau lien entre le continent et un
peuple encore trop refoulé. Et l'artiste ne s'est pas arrêté là,
puisqu'il conquiert désormais le monde avec ses chants en dialecte
Yonlgu.
Les oiseaux de la réconciliation
Aveugle de naissance, Gurrumul veut par ses chansons évacuer le
rejet, celui du handicap et celui de son peuple. Le titre
"Wiyathul" en est la preuve: deux oiseaux rapprochent les destinées
de l'Australie et des aborigènes. Au-delà du côté symbolique,
Gurrumul distille une world music émouvante, grâce à sa guitare et
à une multitude d'instruments d'accompagnement.
Les textes évoquent les nuages qui pèsent sur le pays de Gurrumul,
mais aussi l'espoir qui ne s'évanouit jamais. Et ce dans un idiome
mystérieux: par exemple, "Ya wulman njathinana" est une invocation
à un vieil homme qui pleure.
Le baroque et les Beatles réunis
Quel est le point commun entre la
musique baroque du XVIIe siècle et les Beatles? Le groupe parisien
Revolver ! Ce jeune trio s'essaie à
revisiter le son classique qu'ils ont étudié avec les envolées pop
des "quatre de Liverpool".
Le mélange pourrait détonner mais il en résulte une musique folk
plaisante. Les 12 titres de leur premier album, "Music for a
while", en sont une belle preuve.
S'ils ne révolutionnent pas la pop anglaise, les Revolver ont su
lui donner un souffle différent, qui plaira ou non. Piano,
violoncelle et jolie voix, tout est bien ficelé, mais l'ensemble
manque peut-être un peu de folie.
Frédéric Boillat
Les autres albums attendus
Roch Voisine, "Americana 2" (17 août)
Maurane, "Nougaro ou l'espérance d'un homme" (24 août)
Arctic Monkeys, "Humburg" (24 août)
David Guetta, "One Love" (24 août)
Dolores O'Riordan, "No Baggage" (24 août)
Jet, "Shaka Rock" (24 août)
Whitney Houston, "I look to you" (31 août)
Marc Lavoine, "Volume 10" (31 août)
M (Mathieu Chedid), "Mister Mystère" (7 septembre)
Jay-Z, "The Blueprint 3" (11 septembre)
Muse,"The Resistance" (14 septembre)
Mariah Carey, "Memoirs of an Imperfect Angel" (14 septembre)
Sylvie Vartan, "Toutes peines confondues" (14 septembre)
Miossec, "Finistériens" (14 septembre)
Mika, "We Are Golden" (18 septembre)
Pearl Jam, "Backspacer" (20 septembre)
Mickey 3D, "La grande évasion" (21 septembre)
Jean-Louis Murat, "Le cours ordinaire des choses" (21 septembre)
Emilie Simon, "The Big Machine" (21 septembre)
Nelly Furtado, "Mi plan" (26 septembre)
Barbra Streisand, "Love is the answer" (28 septembre)
Mano Solo, "Rentrer au port" (28 septembre)
Da Silva, "La tendresse des fous" (28 septembre)
Tokio Hotel, "Humanoid" (5 octobre)
Brigitte Fontaine, "Prohibition" (5 octobre)
Renan Luce, "Le Clan des Miros" (12 octobre)
Sting, "If On a Winter's Night..." (26 octobre)
Robbie Williams, "Reality killed" (9 novembre)
Beastie Boys, "Hot Sauce Committee" (sortie retardée après la récente annonce du cancer du chanteur)
L'info musicale de la semaine
Johnny Hallyday inquiète sa famille et ses fans.
Le chanteur de 66 ans a passé 9 jours à l'hôpital à cause d'une extrême fatigue.
"L'idole des jeunes" avait été hospitalisée pour des examens après s'être déboîté la hanche suite à une chute à bord d'un yacht.
La vedette a prolongé son séjour à l'hôpital pour se reposer, même si ses examens étaient plutôt satisfaisants.
Le check-up a été décidé par les assureurs, devenus très frileux après le décès de Michael Jackson, et "contre son gré", selon son entourage.
Johnny a effectué cette été une longue tournée des stades à travers la France et l'Europe. Il s'est notamment arrêté à La Praille à Genève.
Le 14 juillet, 700'000 spectateurs s'étaient rassemblés au pied de la tour Eiffel pour le concert gratuit donné par la star à l'occasion de la fête nationale française.
Après des vacances méritées et ordonnées, sa tournée d'adieux "Tour 66" reprendra le 25 septembre au Zénith de Lille.