"Recevoir une plainte n'est pas anodin", a dit le directeur de
l'OFC, contacté lundi par l'ATS. "Je vais prendre le temps de
l'examiner en détail. Je n'ai toutefois pas d'indication qu'il y a
eu des dérapages lors des séances de la commission d'experts de la
section cinéma". Pour Jean-Frédéric Jauslin, les principales
critiques sont "infondées" car elles reposent sur une
"interprétation erronée" du règlement d'application.
Les subventions aux projets de films reposent sur l'avis d'experts
d'une commission de la section cinéma. Ces experts ne sont pas
nombreux en Suisse. "Nous souhaitons qu'ils puissent travailler
sereinement tant dans leur métier habituel qu'au sein de leur
commission. J'ai une totale confiance en eux et suis très
exigeant".
Pour Jean-Frédéric Jauslin, il serait "grave de remettre le
système des commissions en cause, car il est un des fondements de
la politique culturelle de la Confédération".
Visé, Bideau réfute
Chef de la section cinéma, Nicolas Bideau récuse les critiques.
"Les accusations reposent sur des documents incomplets", a-t-il
affirmé au micro de la Radio Suisse romande. "Ce qui ne me plaît
pas, ce sont les attaques permanentes visant les experts. On veut
salir leur réputation".
Nicolas Bideau assure qu'il n'est pas déstabilisé par ce conflit.
"70% des producteurs soutiennent ma politique", souligne-t-il. "Ma
section est loyale et fait un travail objectif même s'il lui arrive
d'être lente", a-t-il admis. La section cinéma gère 45 millions de
francs, a-t-il précisé.
ats/mej
La plainte en détail
La plainte administrative a été adressée jeudi passé à Jean-Frédéric Jauslin.
Elle émane de l'Association suisse des producteurs de films (SFP) basée à Berne et du Groupe Auteurs, Réalisateurs, Producteurs (GRAP) à Zurich.
Ce document accuse d'irrégularités les responsables de l'encouragement sélectif du cinéma.
Il leur reproche en particulier "des infractions aux directives légales" et le traitement "arbitraire des montants maximaux pouvant être attribués à des films de télévision et des coproductions".
"Pour nous, cela n'est pas acceptable", a indiqué le président de la SFP Rolf Schmid.
"Dans notre plainte, nous critiquons le mauvais fonctionnement administratif de la section cinéma. Nous n'attaquons pas Nicolas Bideau personnellement mais souhaitons une meilleure collaboration avec lui".
L'Association suisse des scénaristes et réalisateurs de films salue le dépôt de cette plainte.
Il est "grand temps", écrit-elle dans un communiqué, de restaurer la confiance dans l'encouragement du cinéma et dans la section cinéma.
Sur le plan administratif il faut garantir "l'impartialité des procédures".