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Sorties ciné: Après "Kill Bill", place à "Kill Nazis"

Tarantino met en scène des tueurs de nazis dans la France occupée.
Tarantino met en scène des tueurs de nazis dans la France occupée.
Après "Kill Bill", c'est "Kill Nazis" pour Quentin Tarantino, qui met en scène un commando de juifs sanguinaires dans la France occupée. Sous ses airs de comédie, "Sri Lanka National Handball Team" dénonce les politiques d'immigration européennes.

Quentin Tarantino a l'habitude de nous faire voyager dans le
temps comme dans l'espace. La sixième réalisation du génial
cinéaste américain, "Inglourious Basterds" , n'échappe pas à la règle.



L'action se déroule dans les années 1940 dans une France sous le
joug nazi. Les plus hauts dirigeants du 3e Reich doivent assister à
Paris à la projection d'un film à la gloire d'un sniper allemand.
(Pour la petite histoire, ce "film dans le film" existe vraiment et
a été réalisé par Eli Roth).



L'occasion pour deux forces bien distinctes de tenter de décapiter
le régime tant honni en assassinant Hitler.

Les "Bâtards" et la vengeresse

D'un côté, on trouve les "Bâtards", un groupe juifs américains
particulièrement cruels spécialisé dans la chasse aux nazis. Leur
spécialité: s'offrir le scalp des soldats allemands.



Pour arriver à ses fins, le groupuscule, placé sous les ordres du
lieutenant Aldo Raine (Brad Pitt), va s'allier à une célèbre
actrice allemande nommée Bridget von Hammersmark (Diane Kruger),
agent double à ses heures.



De l'autre côté, il y a la gérante du cinéma parisien, Shosanna
Dreyfus (Mélanie Laurent), unique rescapée du massacre de sa
famille par un commando nazi, qui médite sa vengeance en
secret.

Le film historique selon Tarantino

Comme toujours
chez Tarantino, la trame narrative est accessoire et l'essentiel
est ailleurs. Ainsi, dans "Inglourious Basterds", l'argument
historique est dévoyé pour ne plus servir que de support aux
hommages et autres références.



Comme à son habitude, le cinéaste cinévore pioche dans sa
cinémathèque mentale, empruntant aux monuments du 7e art, une
recette qui a fait son succès.



Au final, Tarantino livre une nouvelle oeuvre cinématographique
non identifiée (OCNI), entre film de guerre et western spaghetti.
Le tout relevé par des dialogues affûtés comme des lames de rasoir.
Ca, c'est la touche du chef.

Quand le jeu devient réalité

Denis Dercourt revient, trois ans
après "La Tourneuse de Pages". Présenté cette année au Festival de
Cannes dans la catégorie Un certain regard, "Demain dès l'aube" s'inscrit dans
l'univers des jeux de rôle, méconnu du grand public.



Paul (Jérémie Renier), passionné de batailles historiques, vit
coupé du monde. Pour le ramener à la réalité, son frère aîné,
Mathieu (Vincent Perez), décide de le suivre dans ses
reconstitutions des guerres napoléoniennes.



Denis Dercourt livre un drame où réel et réalité fantasmée
s'entremêlent au point de se brouiller. Un scénario pensé servi par
des acteurs convaincants.

Au Sri Lanka, le cricket est roi.
Le handball? Connaît pas! C'est pourtant le moyen utilisé par
Stanley et Manoj, les deux héros de "Sri Lanka National Handball Team" , pour réaliser leur rêve:
émigrer en Europe. On s'explique.



Stanley et Manoj tombent sur une invitation à un tournoi de
handball en Bavière. Fatigués par les refus de visa, ils décident
de monter de toutes pièces une pseudo-équipe nationale et de
s'inscrire. Et ça marche!



Cette comédie - inspirée d'une histoire vraie ! - vise à attaquer les politiques
d'immigration européennes, affirme son réalisateur Uberto
Pasolini.



Didier Kottelat

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L'agenda cinéma

Les sorties de la semaine

"Inglourious Basterds" de Quentin Tarantino. Avec Brad Pitt, Diane Kruger.

"Demain dès l'aube" de Denis Dercourt. Avec Vincent Perez, Jérémie Renier.

"Sri Lanka National Handball Team" d'Uberto Pasolini. Avec Dharmapriya Dias, Gihan de Chickera.

Les sorties du 26 août

"Les Derniers Jours du Monde" de Jean-Marie et Arnaud Larrieu. Avec Mathieu Amalric, Catherine Frot, Karin Viard.

"J'ai tué ma mère" de Xavier Dolan. Avec Xavier Dolan, Anne Dorval.

"Les Enfants sont partis" de Daniel Burman. Avec Cecilia Roth, Inès Efron.

"L'abominable vérité" de Robert Luketic. Avec Katherine Heigl, Gerard Butler.

"Destination Finale 4" de David R. Ellis. Avec Bobby Campo, Shantel VanSanten.

L'info cinéma de la semaine

Le 62e Festival de Locarno a fermé ses portes samedi soir. Le jury de la compétition internationale a déjoué les pronostics, attribuant le Léopard d'or doté de 90'000 francs à Xiaolu Guo, cinéaste chinoise établie à Londres.

Son film "She, a Chinese" retrace le périple d'une jeune Chinoise émigrant en Grande-Bretagne où elle épouse un septuagénaire. Elle se voit confrontée à une vie de déracinement.

Autre grande gagnante de la soirée: la Néerlandaise d'origine polonaise Urszula Antoniak. Son film "Nothing Personal" figure cinq fois au palmarès, avec en particulier le Léopard de la meilleure première oeuvre et le prix d'interprétation féminine attribué à Lotte Verbeek.

Dans ce film aux rares dialogues, une jeune femme débarque en Irlande pour y mener une vie solitaire. Elle rencontre un ermite et accepte de travailler pour lui pour autant qu'ils évitent toute conversation personnelle.

Deux récompenses honorent le Russe Alexei Mizgirev pour "Buben.Baraban": prix de la mise en scène et prix spécial du jury. Son film suit le quotidien d'une employée de bibliothèque peu scrupuleuse.

Autre jury, celui de la compétition "Cinéastes du présent" décerne son Léopard d'or à "The Anchorage" réalisé par C.W. Winter et Anders Edström. Cette fiction sobre et méditative est une ode à une femme en harmonie avec la nature.