"Le montant du manque à gagner n'est pas encore connu. Il faudra
attendre quelques mois", a déclaré le président du festival Marco
Solari. Il dit avoir redouté une baisse de fréquentation "entre 20
et 25% au vu du résultat d'autres manifestations".
Réserves épuisées en 2011?
Malgré une conjoncture économique
difficile, Marco Solari souligne que le festival a eu cette année
"légèrement plus de sponsors" que l'an passé. "L'économie privée ne
retire pas ses engagements culturels mais fait des choix".
Pour 2010, le budget du festival devrait être "plus ou moins le
même" que celui de 2009, soit 11,3 millions de francs. Le président
signale cependant que les réserves financières risquent d'être
épuisées pour l'édition 2011.
A 65 ans, Marco Solari entame sa dixième année de présidence et il
n'a pas l'intention d'abandonner cette fonction pour l'instant car
"les forces, la passion et l'amour pour ce festival sont intactes".
Pour lui, l'avenir de la manifestation repose sur l'intérêt qu'il
faudra susciter après d'une "jeunesse critique".
La dernière pour Frédéric Maire
Cette édition était la dernière pour le directeur artistique
Frédéric Maire. Le Neuchâtelois prendra les rênes de la
Cinémathèque suisse cet automne à Lausanne. "Je n'ai pas envie de
faire de bilan mais de remercier", a-t-il dit samedi sur la Piazza
Grande. Il a exprimé en particulier sa reconnaissance à l'équipe du
festival dont il a dirigé quatre éditions.
S'adressant au public, il a salué sa curiosité et sa diversité:
"La force de Locarno, c'est vous!" Peu après, il a passé
symboliquement le témoin en accueillant chaleureusement son
successeur Olivier Père. Le nouveau directeur artistique prendra
ses fonctions le 1er septembre.
Cette année, le festival proposait à nouveau une programmation
très copieuse: 390 films dont 180 longs métrages. Parmi les temps
forts figurait une rétrospective dédiée au dessin animé japonais.
Le prochain marathon cinématographique locarnais se déroulera du 4
au 14 août 2010.
ats/cer
Les prix du Festival
Pour cette 62e édition, le jury de la compétition internationale a déjoué les pronostics, attribuant samedi le Léopard d'or doté de 90'000 francs à Xiaolu Guo, cinéaste chinoise établie à Londres.
Son film "She, a Chinese" retrace le périple d'une jeune Chinoise émigrant en Grande-Bretagne où elle épouse un septuagénaire. Elle se voit confrontée à une vie de déracinement.
Autre grande gagnante de la soirée: la Néerlandaise d'origine polonaise Urszula Antoniak. Son film "Nothing personal" figure cinq fois au palmarès avec en particulier le Léopard de la meilleure première oeuvre et le prix d'interprétation féminine attribué à Lotte Verbeek.
Dans ce film aux rares dialogues, une jeune femme débarque en Irlande pour y mener une vie solitaire. Elle rencontre un ermite et accepte de travailler pour lui pour autant qu'ils évitent toute conversation personnelle.
Deux récompenses honorent le Russe Alexei Mizgirev pour "Buben.Baraban": prix de la mise en scène et prix spécial du jury. Son film suit le quotidien d'une employée de bibliothèque peu scrupuleuse.
Autre jury, celui de la compétition "Cinéastes du présent" décerne son Léopard d'or à "The Anchorage" réalisé par C.W.Winter et Anders Edström. Cette fiction sobre et méditative est une ode à une femme en harmonie avec la nature.
Pas moins de 28 prix ont été décernés par divers jurys, sans compter les mentions spéciales. La Suisse se fait très discrète au tableau d'honneur des longs métrages. Elle n'y figure qu'avec "Giulias Verschwinden" (La disparition de Giulia) du Zurichois Christoph Schaub, Prix du public.
Dans la catégorie des courts métrages, quelques productions helvétiques se sont distinguées. Ce sont en particulier Chris Niemeyer qui moissonne un petit Léopard d'or et 10'000 francs pour "Las Pelotas". Judith Kurmann remporte un prix de 36'000 francs de prestations techniques pour son film "Connie".