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La Lune regorge d'eau gelée, assure la Nasa

La Lune n'est pas sèche, comme pensé pendant longtemps.
La Lune n'est pas sèche, comme pensé pendant longtemps.
Des quantités "importantes" d'eau gelée ont été découvertes sur la Lune, a annoncé vendredi la Nasa. Celle-ci a souligné le caractère "majeur" de cette découverte aux retombées potentiellement exceptionnelles.

"Nous avons trouvé de l'eau et pas seulement un petit peu, mais
des quantités importantes", a dit lors d'une conférence de presse
Anthony Colaprete, le responsable scientifique de la mission LCROSS (Lunar CRater Observation and
Sensing Satellite) qui a permis cette trouvaille.



Dans un cratère "de 20 à 30 mètres, nous avons trouvé l'équivalent
d'au moins une dizaine de seaux de 7,5 litres chacun", a-t-il
ajouté, notant qu'il s'agissait seulement des premiers résultats.
"Nous sommes aux anges", a-t-il ajouté.

C'est un peu comme
quand on découvre du pétrole en faisant des forages.

Peter Schultz, membre de l'équipe
scientifique

"C'est un peu comme quand on
découvre du pétrole en faisant des forages, quand on en trouve à un
endroit il y a de plus grandes chances d'en trouver aussi pas très
loin", a par ailleurs dit à l'AFP Peter Schultz, professeur de
géologie à l'Université Brown, membre de l'équipe
scientifique.



Un autre membre de l'équipe, Gregory Deloy, de l'Université de
Californie (ouest), a jugé cette découverte "extraordinaire".
"C'est exaltant, (car) cela montre une nouvelle image de la Lune",
a-t-il ajouté.

Un projectile pour étudier les matériaux

Lors de la mission effectuée le 9 octobre, la Nasa avait
précipité un projectile de 2,3 tonnes dans un cratère baptisé
Cabeus, près du pôle sud de la Lune. Le projectile était suivi de
près par la sonde LCROSS. Celle-ci a étudié les projections de
matériaux ayant résulté de l'impact. C'est de cette manière que
l'eau a été découverte.



"La concentration et la distribution de l'eau ainsi que d'autres
substances nécessitent davantage d'analyse des données
recueillies", dont certaines indiquent la présence de "substances
intrigantes", a souligné Anthony Colaprete.



"Les cratères lunaires ont collecté et préservé des matériaux
pendant plusieurs milliards d'années", a relevé ce chercheur,
ajoutant "qu'on peut dire sans se tromper que le cratère Cabeus
contient de l'eau (gelée)". La température à cet endroit est
extrêmement froide et avoisine les moins 250 degrés.



La Nasa avait sélectionné cette région près du pôle sud de la Lune
pour y chercher de l'eau après qu'une autre sonde eut détecté
précédemment d'importantes émanations d'hydrogène (lire
ci-contre).

Perspectives

Michael Wargo, responsable scientifique lunaire de la Nasa, a de
son côté mis en avant les perspectives qu'offrait cette découverte.
La glace, si elle est présente en quantité importante, pourrait
alimenter une future base lunaire ou être exploitée dans le cadre
de missions spatiales plus lointaines.



"Nous levons le voile des mystères de notre plus proche voisin et
du même coup du système solaire", a-t-il dit, remarquant que la
Lune détenait "de nombreux secrets". Cette découverte "fait avancer
notre compréhension" de la Lune et du système solaire, a-t-il
renchéri.



Elle pourrait aussi conforter le maintien de l'objectif du
programme Constellation de retour des Américains sur la Lune vers
2020. Le devenir de Constellation est toutefois incertain pour des
raisons budgétaires, une commission d'experts créée par le
président Barack Obama, vient de rendre un rapport offrant
différentes options d'exploration habitée.



ats/afp/bri

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Une découverte historique

Les analyses faites des échantillons du sol et des roches lunaires ramenés par les douze astronautes d'Apollo lors de six missions (1969-1972) n'avaient pas révélé de présence d'eau. La science avait alors conclu que la Lune était sèche.

Cette vue a changé après qu'une sonde de la Nasa eut détecté au début des années 2000 d'importantes émanations d'hydrogène aux pôles lunaires, pouvant se traduire par la présence de glace.

Trois observations annoncées en septembre avaient révélé la présence de particules d'eau sur l'ensemble de la Lune à partir de données recueillies en 2008 par un instrument de la Nasa transporté à bord du satellite indien Chandrayyan-1.

La découverte de l'an 2000 avait conduit la Nasa à choisir le pôle sud pour la mission LCROSS, partant de l'hypothèse que les cratères extrêmement froids s'y trouvant pourraient contenir d'importantes quantités de glace.

Une hypothèse désormais confirmée.