"This is it", les dernières heures du King of Pop

Ca y est, c'est fini, "this is it": trois mots prononcés par
Michael Jackson lors de la conférence de presse annonçant son
retour sur scène, à l'O2 Arena de Londres. Trois mots qui devaient
conclure la carrière du chanteur par 45 concerts dans la city.
Trois mots dont on ne connaît que trop bien la résonnance:
propofol, décès subit, deuil planétaire.



Mais au grand bonheur des fans (et de Sony), les dernières
semaines du chanteur ont été filmées. Des centaines d'heures de
répétitions et d'interviews en coulisses résumées en un
documentaire, "This Is It", réalisé par Kenny Ortega, le directeur
artistique des concerts du King of Pop.

A l'affiche durant deux semaines

Rien, dans la carrière de Michael Jackson, ne fut banal. A ce
titre, et histoire aussi de faire monter la sauce, il n'en va pas
autrement de "This Is It": le film, qui bénéficie d'une sortie
mondiale ce mercredi, ne sera à l'affiche que durant deux semaines
(mais qu'on se rassure, un DVD avec plein de bonus verra le jour,
faites confiance à Sony!). Une centaine de copies circulent dans
toute la Suisse et la première aura lieu dans la nuit de mardi à
mercredi à Zurich et à Lausanne - comme dans 16 autres pays
simultanément.



La campagne marketing de Sony, qui a payé plus de 60 millions de
francs à la société AEG pour mettre la main sur les images, s'est
avérée payante: les préventes ont dépassé celles record du
"Seigneur des anneaux" ou de Harry Potter. On parle déjà de plus de
100 millions de dollars de recettes rien qu'aux Etats-Unis...



A noter que la sortie du documentaire s'accompagne d'un
double-album comportant une chanson inédite: "This Is It". Yes,
this is it.

"Panique au village", une joyeuse absurdité venue de
Belgique

Dans un registre diamétralement opposé,
attention voici un OVNI cinématographique: "Panique au village",
une série belge de courts métrages d'animation sortie au début des
année 2000 et montrés sur Canal+, arrive sur grand écran au format
long métrage. Joyeusement absurde, complètement barré, tout
simplement hilarant.



"Panique au village", ce sont Stéphane Aubier et Vincent Patar,
deux auteurs qui ont imaginé des personnages aussi improbables
qu'un cheval qui lit le journal, un indien qui adore jouer au ping
pong - mais qui a perdu son arbalète en passant sur grand écran -
et un cow-boy flanqué d'une voix féminine. Ces trois figurines -
car c'est bien de figurines en latex animées image par image dont
il s'agit - sont au coeur des intrigues de "Panique au village",
sur une musique de Dionysos.

Bien mieux que la ferme célébrités

Cheval, Cowboy et Indien - c'est ainsi qu'ils se nomment -
habitent un petit village dans lequel on trouve également Steven -
un paysan bougon doublé par Benoît Poelvoorde -, sa femme Janine -
deux fois plus grande que Steven -, Ours, Mouton et Madame Longrée,
une belle pouliche professeur de piano dont Cheval tombe éperdument
amoureux. Sans oublier bien sûr les vaches, qui jouent un rôle
crucial puisqu'elles sont envoyées dans le ciel par catapulte pour
mieux retomber sur l'ennemi.



Bref, du grand art surréaliste, aux confins des univers de Terry
Gilliam à l'époque du Flying Circus et de ceux plus récents de Matt
Groening ("Les Simpsons", "Futurama") et Trey Parker ("South
Park"). Mais avec une bonne lampée de belgitude qui fait toute la
différence (voir la bande-annonce pour s'en convaincre). La
Croisette s'en souvient encore, elle qui a accueilli le film hors
compétition ce printemps.

Les micmacs de Jean-Pierre Jeunet

Cinq ans après "Un long dimanche de
fiançailles", Jean-Pierre Jeunet est de retour dans un registre qui
l'a fait connaître dans le monde entier avec Amélie Poulain: la
comédie. Et avec ses acteurs fétiches, très appréciés eux aussi.
Yolande Moreau, Dominique Pinon, André Dussolier, mais aussi
quelques nouveaux dans l'univers de Jeunet: Dany Boon - qui a
remplacé au pied levé Jamel, qui a refusé le rôle pour des raisons
personnelles -, Omar Sy - d'Omar et Fred, alias le "SAV des
émissions" -, et Jean-Pierre Marielle.



Le tout donne "Micmacs à tire-larigot", un film drôle et explosif
(dans tous les sens du terme) qui raconte les (més)aventures de
Bazil (Dany Boon), un SDF qui n'est pas épargné par la vie et qui
veut se venger de l'entreprise ayant fabriqué la balle qui est
venue par mégarde se loger dans sa tête... Inventif et coloré,
l'univers de Jean-Pierre Jeunet est toujours aussi fascinant, 18
ans après "Delicatessen", dont on retrouve l'esthétique dans
"Micmacs".



Patrick Suhner