«Je trouve dommage de rendre la sexualité "lourde" alors qu'elle
est faite pour être ludique!», explique-t-il dans un dossier de
presse. «Le sexe c'est le prolongement des jeux de notre enfance:
l'un des rares lieux où l'on peut encore vraiment s'amuser. »
Précision utile, le livre n'est pas destiné aux enfants. Sur le
plateau du 19:30 de la TSR , le dessinateur expliquait ne pas craindre
de confusion entre ces albums pour enfants et cet album pour
adultes : « C'est un livre pour les grands. Les lecteurs de Titeuf
devront attendre pour le lire, mais c'est bien, ça leur fait un
album pour plus tard. »
Zep précise avoir voulu raconter l'histoire de gens «normaux», ni
bizarres ni déviants. Son album, tirés à 120'000 exemplaires dont
10'000 pour le marché romand, aborde le thème de façon crue mais
sans être érotique.
Auteur décomplexé, avis contrastés
L'auteur ne craint pas de choquer le public: « Il s'agit
d'histoire de société autour du sexe. Puisqu'on en parle, il faut
le montrer. Je n'avais pas du tout envie d'hypocrisie, on est entre
adultes consentants. »
Dans «La Liberté» de samedi, deux journalistes donnent leur avis.
L'un évoque des «planches formidablement scénarisées» et salue en
Zep un «champion du comique de situation». Pour l'autre, «l'album
ne supporte pas une deuxième lecture» et il ajoute: «Pour une page
amusante, combien de gags lourds ou éculés?»
ats/tyf
Le phénomène Titeuf
Né en 1967, Zep est surtout connu pour «Titeuf». Ce personnage né en 1992 est devenu un phénomène d'édition et une poule aux oeufs d'or pour son auteur. Après être apparu dans des séries de dessins animés pour la télévision, le petit garnement à mèche blonde débarquera dans les cinémas dans un an au plus tôt.
Le dessinateur avait abordé la sexualité de façon ludique et pédagogique dans «Le Guide du zizi sexuel» (2001) destiné aux écoliers. L'ouvrage est devenu une exposition six ans plus tard. Celle-ci a attiré 350'000 personnes à Paris et plus de 75'000 lors de son escale genevoise ce printemps.