Ses portraits de Kate Moss, Cindy Crawford, Linda Evangelista ou encore Helena Christensen en 1990 sont à l'origine de l'âge d'or des top models. Mais Peter Lindbergh ne s'est jamais contenté de figer dans le temps les standards de la beauté. Sans artifices (il détestait le maquillage et les retouches), le photographe a magnifié ses modèles jusqu’à aujourd’hui.
Sa muse de longue date Christy Turlington (50 ans) vient d'ailleurs de poser pour la couverture du Vogue anglais de septembre - publication toujours largement attendue à l'heure de la rentrée des fashionistas. Avec notamment l'activiste Greta Thunberg, la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern ou encore l'actrice transgenre Laverne Cox, le mannequin est l'un des 15 visages des "forces du changement" choisis par le célèbre magazine. Sa rédactrice adjointe pour le mois? La non moins célèbre Meghan Markle, royalement féministe.
La carrière prolifique d'un "visionnaire" saluée
Né en 1944 à Leszno en Pologne, Peter Lindbergh était d'abord un passionné de sculpture et de cinéma allemand de l'entre-deux-guerres. Il a étudié à l'Académie des Beaux-Arts de Berlin, avant de rejoindre le magazine Stern comme photographe qui collaborait à l'époque avec des grands noms comme Helmut Newton et Guy Bourdin.
Il trouve sa patte photographique à Paris dans les années 70. Aussi intemporels que mélancoliques, réalistes que romantiques, ses clichés sur fond de paysages industriels ou de plages sont devenus sa marque de fabrique. Il a aussi collaboré avec de nombreuses revues (Vogue, Vanity Fair, Harper's Bazaar, The New Yorker...) et marques (Dior, IWC, Pomellato...) et a shooté trois calendriers Pirelli. Un record.
Au lendemain de son décès, les messages pleuvent sur Instagram, temple de l'image. Journalistes, influenceurs, artistes et anonymes saluent un "pionnier", une "icône", un "visionnaire". Peter Lindbergh laisse derrière lui son épouse Petra, quatre fils et sept petits-enfants.
Alexia Nichele avec les agences