Michael Moore voit toujours plus grand. Après s'en être pris à
General Motors ou à l'industrie des armes notamment, le réalisateur
et provocateur s'attaque carrément à un système dans sa dernière
diatribe, "Capitalism: a love story" .
Michael Moore VS Capitalisme
Ce documentaire pose la question du prix que l'Amérique est
prête à payer pour son amour du capitalisme. Il cherche surtout à
démontrer que les Américains ont perdu leur âme dans cette course
effrénée au profit à tout prix. Michael Moore s'en prend aux
financiers de Wall Street et aux politiciens de Washington qui
n'ont pas été capables de réagir face à la crise actuelle.
Quelques séquences chocs
Si le thème change, la recette de
Michael Moore reste la même. Une pincée de victimes éplorées, un
zeste d'accusations à l'emporte-pièce et beaucoup de Moore himself,
son célèbre porte-voix à l'appui.
Dans l'une des séquences marquantes du film, le réalisateur
interpelle des pontes de Wall Street et leur demande où est passé
l'argent des contribuables. Silence emprunté des interrogés.
Autre passage édifiant: une séquence d'archive montrant le
président Ronald Reagan remis à l'ordre durant son propre discours
par le patron de la banque américaine Merryl Lynch, qui lui dit de
"se grouiller". Illustration du pouvoir de la finance sur la
politique. Bref, une charge menée tambours battants, comme le fait
si bien Michael Moore.
"Le Vilain", un parcours du combattant cocasse
Voici un film qui devrait remonter le
moral des personnes sensibles à la "dépression de novembre".
"Le Vilain" d'Albert Dupontel est
une comédie rigolote et qui ne se prend pas la tête.
"Le Vilain", c'est Albert Dupontel lui-même, un braqueur de banque
qui doit se mettre au vert. Il choisit d'aller se cacher chez sa
maman, interprétée par une Catherine Frot vieillie pour l'occasion.
La brave dame ignore que son fils est "passé du côté obscur".
Lorsqu'elle le découvre, elle n'aura de cesse de faire de ce
"vilain" un bon citoyen. Un parcours du combattant qui enchaîne les
scènes cocasses.
Duel burlesque
Là où l'histoire se pimente, c'est lorsque la naïve et bigote
maman use des tactiques de bandit de son fils pour le remettre dans
le droit chemin.
Cela donne lieu à un véritable duel, impitoyable mais aussi très
drôle, entre les deux personnages. Dans cette cinquième
réalisation, Albert Dupontel se découvre aussi plus tendre qu'à son
habitude, une tendresse qu'il prodigue aux gens simples.
Quant à savoir pourquoi Dupontel a choisi Catherine Frot pour
jouer une vieille dame, le réalisateur explique qu'il ne pouvait
imaginer une actrice apportant autant de burlesque au personnage
que Catherine Frot.
Un conte de Noël à la Dickens
A force, Robert Zemeckis va devenir un
réalisateur "spécial Noël". Après "Le pôle express" en 2004, il
s'associe avec Disney cette année pour présenter "Le drôle de Noël de Scrooge" librement adapté de
Dickens ("A Christmas Carol").
Ce film d'animation techniquement irréprochable s'attache au
méchant Scrooge. Durant la période des Fêtes, ce dernier reçoit la
visite inattendue des esprits des Noëls passés, présents et futurs.
Rien de tel pour une douloureuse remise en question d'un vieillard
solitaire et aigri. Au menu du casting, l'indéboulonnable Jim Carry
et, plus étonnants, Gary Oldman et Colin Firth.
Cécile Rais
L'agenda cinéma
Les sorties du 25 novembre
"Le drôle de Noël de Scrooge", de Robert Zemeckis. Avec Jim Carrey, Steve Valentine, Daryl Sabara
"Birdwatchers - La terre des hommes rouges", de Marco Bechis. Avec: Taiane Arce, Alicélia Batista Cabreira, Chiara Caselli.
"L'enfer d'Henri-Georges Clouzot", de Serge Bromberg, Ruxandra Medrea. Avec Catherine Allégret, Bérénice Bejo, Jacques Gamblin.
"Capitalism: a love story", de Michael Moore. Avec Thora Birch, William Black, Jimmy Carter.
"Le Vilain", d'Albert Dupontel. Avec: Catherine Frot, Albert Dupontel, Philippe Duquesne.
Les sorties du 2 décembre
"Arthur Et La Vengeance De Maltazard", de Luc Besson. Avec Mylène Farmer, Rohff.
"Bazar", de Patricia Plattner. Avec Bernadette Lafont, Lou Doillon.
"Paranormal Activity", de Oren Peli. Avec Katie Featherston, Micah Sloat.
"Rapt!", de Lucas Belvaux. Avec Yvan Attal, Anne Consigny.
L' info cinéma de la semaine
Un long-métrage retraçant l'enfance pauvre, la jeunesse parfois tragique et les premiers pas politiques du très populaire président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a fait fondre en larmes une bonne partie du public lors d'une avant-première à Brasilia cette semaine.
"Lula, O Filho do Brasil" (Lula, l'enfant du Brésil) qui sera à l'affiche en janvier 2010 -année de l'élection présidentielle-, a été projeté en ouverture du Festival de cinéma de Brasilia, devant un parterre d'invités du monde politique.
Sur des images fortes de la pauvreté dans la région aride du nord-est où Lula est né en 1947, le film relate les dures conditions de vie d'une famille de huit enfants abandonnés par un père violent et dirigée par une mère analphabète mais déterminée qui finit par migrer à Sao Paulo, la capitale économique du pays.
Le film du réalisateur Fabio Barreto raconte l'arrivée de Lula dans les usines métallurgiques de la banlieue de Sao Paulo où il deviendra leader syndical et dirigera les grandes grèves ouvrières dans les années 1970 en pleine dictature.
L'histoire, qui met en vedette un acteur inconnu, Rui Ricardo Dias, dans le rôle d'un Lula plutôt bourru, s'achève avant la période la plus connue du public: la fondation de son Parti des Travailleurs (PT-gauche) et son arrivée au pouvoir en 2003.
L'opposition critique la sortie du film en 2010, redoutant qu'il joue en faveur de Dilma Rousseff, candidate préférée de Lula à sa succession, lors des élections présidentielles d'octobre.