Mariah Carey et Céline Dion ont du souci à se faire. Le
phénomène Susan Boyle déboule cette semaine dans les bacs avec "I
dreamed a dream", un album de douze ballades plus sirupeuses les
unes que les autres.
Susan Boyle, un phénomène
Susan Boyle, souvenez-vous. Il s'agit de cette dame d'un certain
âge et à la coupe de cheveux improbable qui a fait un carton en
Grande-Bretagne dans l'émission "Britain's got talent". La vidéo de son interprétation de "I dreamed a
dream", une chanson tirée de la comédie musicale "Les Misérables",
a été vue des dizaines de millions de fois.
Susan Boyle, Ecossaise de 48 ans, est ainsi devenue la première
star planétaire propulsée par internet.
Un affront impardonnable aux Stones
Pour pallier un certain manque de
sex appeal chez la fameuse Susan Boyle, les producteurs de l'album
ont mis le paquet question orchestration.
Ce "I dreamed a dream" n'est que montées lyriques soutenues par
une formation de cordes, choeurs doucereux ou piano larmoyant. Une
musique qui est censée mettre en valeur la voix exceptionnelle de
l'interprète. Vraiment, Susan Boyle n'a rien à envier à son auguste
consoeur Mariah Carey.
Mais ce qui restera vraiment impardonnable sur ce premier album,
c'est la reprise geignarde de "Wild horses" des Rolling Stones. Pitoyable!
Renaud chante son amour de l'Irlande
Renaud aime l'Irlande. Il l'avait montré en 1991 avec sa chanson
"La ballade nord-irlandaise". Il le prouve cette fois avec un album
complet, "Molly Malone - Balade irlandaise".
Le chanteur a sélectionné treize titres de musique traditionnelle
et les a revisités. Parfois les changements sont minimes par
rapport à l'original, parfois Renaud a complètement réécrit le
texte. Mais surtout, Renaud est resté fidèle à l'essence même de
cette musique. Mélancolie d'un peuple qui a souffert,
préoccupations du quotidien, chômage omniprésent mais aussi
tendresse et une certaine joie de vivre, malgré tout.
Oublié, le Renaud des coups de gueule
On ne saurait parler du Renaud actuel sans évoquer sa voix, ou
plutôt la perte de sa voix. Certes, l'artiste est plus connu pour
ses coups de gueule que pour ses capacités vocales.
Mais ce "Molly Malone" marque vraiment par les réelles difficultés
de son interprète. Au point que l'on reste parfois obnubilé par cet
aspect et qu'on en oublie le reste.
Le reste, c'est tout de même treize jolies ballades, dont une
reprise plus acoustique de "La ballade nord-irlandaise". Des
chansons tendres, parfois coriaces, un brin désabusées... En un
mot, loin des revendications du Renaud d'avant.
Une Lady faite pour être une queen
La nouvelle Queen of pop est connue.
Depuis son premier album en 2008, Lady Gaga s'est imposée comme le
nouveau talent dont l'Amérique avait bien besoin.
Elle réitère avec "The fame monster", un album de rééditions qui
contient en outre huit nouveaux titres, ou hits. Car tout ce que
touche cette New-Yorkaise d'origine italienne se transforme en or.
Cet album est donc l'occasion de se remettre à la page pour les
rares personnes qui ignorent qui est Lady Gaga.
Si les connaisseurs auront plaisir à retrouver les super-hits
"Poker face" ou "Just dance", ils
seront aussi emballés par les nouveaux titres.
L'efficacité poussée à son apogée
Sur les huit nouvelles futilités proposées par Lady Gaga,
"Bad romance" était déjà un tube
avant sa sortie.
Celle qui tire son nom de "Radio Gaga" de Queen (justement!) est
bien partie pour réitérer l'exploit du 1er album: quatorze chansons
et six hits. Et ce ne sont pas "Alejandro" et "Dance in the dark"
qui démentiront la chose. Lady Gaga, l'efficacité faite femme, est
déjà en route et rien ne pourra l'arrêter.
Bien sûr, on peut reprocher à la Lady sa musique millimétrée, ses
mélodies addictives et son marketing exagéré. Ce serait bouder son
plaisir aussi. Car au final, ce n'est que de la pop.
Cécile Rais
Les autres albums attendus
Kamini, "Extraterrien" (27 novembre)
Tryo, "Sous les étoiles" (27 novembre)
"Alma Mater", compositions contemporaines avec la voix du pape Benoît XVI (30 novembre)
Stereophonics, "Keep calm and carry on" (30 novembre)
Garou, "Gentleman cambrioleur" (4 décembre)
Amel Bent, "Où je vais" (4 décembre)
Nolwenn Leroy, "Le Cheshire Cat et moi" (7 décembre)
Charlotte Gainsbourg, "IRM" (7 décembre)
Alicia Keys, "The element of freedom" (11 décebmre)
L'info musicale de la semaine
Un gant de cuir beige orné de strass, porté par Michael Jackson en 1983 lorsqu'il réalisa pour la première fois son célèbre pas de danse du "moonwalk", a été adjugé 350'000 dollars ce week-end à New York, lors d'une vente aux enchères frénétique d'objets de la défunte pop star.
Parmi les 350 lots du catalogue de cette vente d'objets ayant appartenu à des vedettes, samedi au "Hard Rock Café" de Times Square, les 70 provenant du "roi de la pop", décédé en juin dernier d'une surdose de médicaments à l'âge de 50 ans, se sont adjugés jusqu'à dix fois leur prix estimé.
Mis à prix 10'000 dollars, ce gant de golf pour main gauche "made in Korea" et acheté 30 dollars par Michael Jackson est de suite monté à 120'000 dollars puis à 220'000 pour atteindre 350'000 dollars.
Le chanteur l'avait utilisé pour sa première démonstration du "moonwalk", sa célèbre chorégraphie exécutée à reculons, en interprétant la chanson "Billie Jean".
Un blouson noir avec de multiples fermetures Eclair et boucles signé dans le dos, qu'il portait pour son "Bad World Tour" en 1987-1989, a été vendu 225'000 dollars et un simple chapeau feutre a atteint 22'000 dollars.
Les recettes de cette vente consacrée aux "icônes de la musique" seront reversées en partie à MusiCares, une association d'aide aux musiciens en difficulté.