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Vampire Weekend, histoire d'une réussite précoce

Le public du Montreux Jazz avait découvert Vampire Weekend en juillet 2008.
Le public du Montreux Jazz avait découvert Vampire Weekend en juillet 2008.
Vampire Weekend, révélation du rock indépendant, sort un 2e album très attendu après le succès planétaire rencontré dès les débuts, en 2008, de ce jeune quatuor. Une nouvelle salve qui confirme une belle maîtrise. Dans un tout autre registre, zoom sur Les Poissons Autistes, duo jurassien pas comme les autres.

Jeunes, fougueux, indépendants, New-Yorkais: en 2008, il a suffi
de quelques ingrédients savamment mélangés pour créer le buzz de
l'année. C'était Vampire Weekend , quartet de musicologues à peine
diplômés et ma foi fort démerdes, étant donné qu'ils ont
entièrement auto-produit leur premier album.



Ezra Koenig et sa bande remettent le couvert avec un concept déjà
bien rôdé pour produire "Contra", deuxième essai. Pop rock aux
sonorités diverses, compositions légères et accrocheuses dont la
simplicité n'est qu'apparente. Car oui, si on y regarde de plus
près, Vampire Weekend, c'est plus complexe que ça.

Aux couleurs du continent noir

Au-delà des références funk, une influence majeure, déjà
clairement identifiable sur l'album éponyme, apparaît sur "Contra":
les rythmes et les sonorités de la musique traditionnelle
africaine. Des références dont le groupe ne se cache pas, bien au
contraire. "White Sky" et "California English", pour ne citer que
les plus évidents, sont donc autant de prétextes pour tortiller du
postérieur.



Mais Vampire Weekend emprunte aussi au renouveau du garage rock
incarné par les Strokes, leurs cousins new-yorkais. Dans
l'ensemble, des textes plus affûtés et une musique moins énervée
que sur le précédent opus. Oserait-on déjà utiliser la pompeuse
expression d'"album de la maturité"?

Les Poissons Autistes sont de retour

Associez deux
Jurassiens exilés sur les rives du Léman et faites-les expérimenter
de nouvelles sonorités: vous obtiendrez Les Poissons Autistes (sic), duo probant d'électro
bruitiste. Eléctro bruitiste? C'est sans doute le moins mauvais des
qualificatifs pour définir l'oeuvre des deux artistes, tant leurs
sonorités sont le fruit de moyens divers. Certes, on y décèle
parfois des rythmes trip hop ou l'influence dark ambient de groupes
metal tels que Sunn O))), mais dans l'ensemble, on se laissera
plonger sans à priori et sans étiquette dans cet univers
expérimental.



Toutefois, un fait mérite mention sur le nouveau "Fausse joie",
deuxième LP après celui réalisé en 2008 avec le Lausannois Hemlock
Smith (un deuxième album qui, selon les propres dires de ses
concepteurs, donne envie de pleurer): les deux Jurassiens y font un
usage plus intensif de la guitare et de la basse. Il en résulte une
musique plus séductrice qu'à l'accoutumée, jalonnée de lentes et
fascinantes tirades instrumentales à tendance post-rock. Si l'on y
ajoute un peu de baryton, de trompette, de boîte à rythme et des
titres aussi surprenants que "L'histoire du slip du chien de mon
père", l'ennui ne guette jamais. Et chez les Poissons, il y a
toujours une ou deux cerises sur le gâteau, entendez des hôtes de
marque: une canette de bière, un cochon d'Inde, le tout évidemment
trafiqué sur des laptops ornementés d'une pomme. Fishtre!

John Mayer, bellâtre, belle gueule, déception

Belle gueule, belles cordes
vocales, qui rappellent celles de Chris Cornell (Soundgarden et
Audioslave): John Mayer a des atouts à revendre. Et n'a déjà plus
rien à prouver, ou si peu, après avoir sorti quatre albums et
remporté autant de Grammy Awards. Son quatrième album, justement,
sorti fin 2009, tend à confirmer ce constat.



Avec "Battle Studies", celui que l'on surnomme le nouveau Clapton
(il a dessiné sa propre Stratocaster!) n'utilise qu'à moitié son
talent de guitariste et livre des morceaux pop folk mièvres et
soporifiques, naviguant avec peine entre Springsteen et Dylan. Une
navigation en eaux troubles...



Patrick Suhner

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Les autres albums attendus

Angélique Kidjo, "Oyo" (15 janvier)

Pierre Souchon, "Piteur's Friends" (15 janvier)

Micky Green, "Honky Tonk" (18 janvier)

Faudel, "Bled Memory" (18 janvier)

Quentin Mosimann, "Exhibition" (25 janvier)

Peter Gabriel, Scratch My Back/Another Tongue (25 janvier)

Chipmunk, "I Am Chipmunk" (29 janvier)

Sade, "Soldier Of Love" (5 février)

Westlife, "Where We Are" (5 février)

Usher "Raymond Vs. Raymond" (5 février)

Massive Attack, "Heligoland" (8 février)

Emmanuelle Seigner, "Dingue" (8 février)

Lunik, "Small Lights In The Dark", (15 février)

Sophie Zelmani, "I Am The Rain" (19 février)

Jacques Higelin, "Coup de foudre" (22 février)

Broken Bells avec Brian Burton de Gnarles Barkley, "Broken Bells" (26 février)

Krokus, "Hoodoo" (26 février)

Christophe Maé, "On trace la route" (23 mars)

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